VITA SECUNDA 85

CHAPITRE 52

 

COMMENT IL PUNIT UN FRÈRE QUI AVAIT MAL PARLÉ D’UN PAUVRE.

 

  1. Au cours d’une autre tournée de prédication, le bienheureux s’était arrêté dans un couvent ; un homme très pauvre et malade vint y demander secours. Encore tout ému du spectacle de cette double misère et le coeur débordant de compassion, le bienheureux se mit à s’entretenir de la pauvreté avec son compagnon, mais celui-ci l’interrompit : « Il est pauvre, c’est vrai ; mais qui sait si de toute la province il n’est pas le plus riche de désir[1]? »

 Le saint le reprit aussitôt et ordonna au frère qui reconnaissait avoir péché : « Quitte ton habit, cours te jeter aux pieds de ce pauvre et avoue-lui ta faute. Non seulement tu lui demanderas pardon, mais tu le supplieras encore de prier pour toi. » L’autre obéit et fit sa pénitence. Le saint lui dit quand il revint : « Quand tu vois un pauvre, c’est l’image du Seigneur et de sa pauvre mère que tu as sous les yeux. Et chez les malades, contemple aussi toutes les misères dont il s’est voulu charger pour nous. »

Vraiment, François portait constamment sur son coeur le sachet de myrrhe[2] ; continuellement il fixait son regard sur la face de son Christ[3], toujours il se tenait en présence de l’homme des douleurs qui expérimenta toutes nos infirmités[4].

Table des chapitres

 

 

[1] La même anecdote est présentée différemment en 1 C 76.

[2] Ct 1 13.

[3] Ps 83 10.

[4] Is 53 3 ; He 4 15.

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