PARALITURGIE DE LA DERNIÈRE CÈNE, ET MORT
- Une nuit, le bienheureux François fut tellement accablé par la maladie et la douleur, qu’il lui fut presque impossible de se reposer et de dormir. Au matin, comme les douleurs cessaient un peu, il fit appeler tous les frères du couvent. Quand ils furent assemblés autour de lui, il les considéra comme représentant les frères de l’Ordre tout entier. Alors, commençant par un frère[1], il les bénit tous en posant sa main droite sur la tête de chacun d’eux. Il bénit aussi tous ceux qui vivaient dans l’Ordre ou qui devaient y entrer, jusqu’à la fin du monde. Il paraissait avoir compassion de lui-même parce qu’il ne pouvait voir ses fils et ses frères avant de mourir. Ensuite, il se fit apporter des pains et les bénit. Comme sa faiblesse l’empêchait de les rompre lui-même, il les fit rompre par un frère, prit les morceaux et en donna un à chacun des frères en lui recommandant de tout manger sans rien garder. A l’exemple du Seigneur qui, le Jeudi-Saint, voulut manger avec ses apôtres avant de mourir, le bienheureux François, semble-t-il, voulut avant sa mort non seulement bénir tous les frères présents et en leur personne l’Ordre tout entier, mais aussi manger avec eux ce pain bénit, comme s’ils le mangeaient en compagnie de tous les frères. Nous pouvons bien croire que telle était son intention, car, bien que ce jour ne fût pas un jeudi, le bienheureux François avait dit aux frères qu’il croyait que l’on était jeudi. Un des frères conserva un des morceaux de pain et, après la mort du bienheureux François, tous ceux qui en mangèrent furent guéris sur-le-champ de leurs infirmités.
[1] A rapprocher non seulement du § 107, mais aussi de 2 C 216