VITA SECUNDA 39

CHAPITRE 10

 

COMMENT L’ESPRIT LUI MONTRA UN FRÈRE QUI AVAIT SCANDALISÉ SON FRÈRE ET DONT IL PRÉDIT LA SORTIE DE L’ORDRE.

  1. Un jour arrivèrent de la Terre de Labour[1] deux frères dont l’aîné avait en cours de route souvent scandalisé le plus jeune. C’était un tyran et non un compagnon. Le plus jeune supportait tout en silence, pour Dieu ; c’était l’un des familiers de François auquel, sitôt arrivé, il s’en fut rendre visite. Entre autres choses le saint lui demanda :

« Comment ton compagnon s’est-il conduit à ton égard durant le voyage ?

– Certainement mieux que je ne le mérite[2], Père très cher.

 Mais le saint :

 – Prends garde, frère, de mentir même sous prétexte d’humilité. Car je suis au courant de sa conduite. Mais attends un peu et tu verras. »

Cette connaissance d’événements si éloignés laissa le frère dans une profonde admiration. Et peu après on vit partir et quitter l’Ordre avec éclat celui qui avait été un scandale pour son frère.

Avoir un bon compagnon de route et ne pas s’entendre avec lui était bien un signe évident de méchanceté et de manque de jugement.

Table des chapitres

[1] Région de Campanie, au sud de Rome.

[2] Cf. LM 11 13, n. 17.

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