VITA SECUNDA 158

CHAPITRE 117

COMMENT UNE RÉVÉLATION L’ÉCLAIRA SUR L’ÉTAT DE L’ORDRE ET LUI DONNA L’ASSURANCE QUE L’ORDRE NE PÉRIRAIT JAMAIS.

158. François puisait dans les visites de Dieu ses grandes consolations : il en sortait convaincu que les fondements de son Ordre resteraient toujours solides, et promesse lui était faite que de nouveaux appelés viendraient toujours prendre la place des défaillants. Un jour, en effet, le spectacle de mauvais exemples l’avait bouleversé ; tout anxieux, il s’était réfugié dans la prière.

Alors le Seigneur lui fit ces remontrances : « Pourquoi être ainsi troublé, pauvre petit homme ? Est-ce que je t’ai constitué le berger de mon Ordre pour que tu oublies que j’en suis le premier protecteur ? Si je t’ai choisi, toi un homme simple, c’est pour donner en exemple à tous ceux qui désirent marcher à ta suite des actions qu’ils puissent, eux aussi, réaliser. C’est moi qui ai appelé ; c’est moi qui protégerai et donnerai la nourriture ; pour remplacer ceux qui tombent, j’en appellerai d’autres ; au besoin j’en ferai naître. Ne te trouble donc pas ; travaille à te sauver ; même si l’Ordre en était réduit à trois religieux, ma faveur lui est acquise, il subsistera toujours. » Voilà pourquoi le Père aimait à dire que la vertu d’un seul saint vient à bout de la foule des tièdes, comme un seul rayon de soleil dissipe les plus épaisses ténèbres.

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