VITA SECUNDA 138

CHAPITRE 100

COMMENT UN FRÈRE VIT LA BLESSURE DU COTÉ.

138. Les plaies des mains et des pieds, souvent à découvert, furent aperçues de certains frères, mais aucun ne fut digne, tant que vécut le saint, de voir la plaie de son côté, à l’exception d’un seul frère, et une seule fois. En effet, lorsqu’il faisait battre son habit, il s’arrangeait pour cacher la blessure avec son bras droit, parfois avec sa main gauche. Un de ses compagnons lui frictionnait un jour les épaules1 ; sa main glissa malencontreusement et s’en vint heurter la blessure, provoquant une vive douleur. Un autre frère, curieux de voir ce qui restait caché pour les autres, demanda un jour au Père : « Veux-tu que nous battions ton habit ? – Il en a bien besoin, répondit le saint ; que le Seigneur te récompense ! » Et pendant qu’il se déshabillait, le frère l’observait attentivement ; c’est ainsi qu’il put voir la blessure du côté. Jusqu’à la mort du saint, aucun autre n’obtint pareil bonheur.

Table des chapitres

1   C’était frère Rufin (1 C 95). L’autre frère dont il sera question ensuite est Elie ; le texte de Celano distingue bien Elie qui vit la blessure, d’avec Rufin qui la toucha.

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