VITA SECUNDA 115

Les tentations qui éprouvèrent le saint

CHAPITRE 81

COMMENT IL LES SURMONTA.

115. A mesure que croissaient les mérites du saint, s’aggravait le conflit qui l’opposait à l’antique serpent. Plus grandes étaient les grâces reçues, plus insidieuses étaient les tentations, plus violents les combats. Le démon savait, pour l’avoir expérimenté, qu’il avait affaire à un guerrier courageux qui n’avait jamais reculé, même une heure, devant le combat ; il s’acharnait pourtant à attaquer celui qui toujours le renvoyait battu.

Vers une certaine date, le Père eut à subir une très dure tentation spirituelle, certainement pour rendre plus belle sa couronne de gloire1. Plongé dans l’angoisse et rempli de chagrin, il infligeait à son corps de dures pénitences, il priait et pleurait amèrement2. La lutte durait ainsi depuis plusieurs années, mais un jour qu’il priait à Sainte-Marie de la Portioncule, il entendit en esprit ces paroles :

« François, si tu avais de la foi comme un grain de sénevé, tu dirais à cette montagne de disparaître, et elle s’en irait.

– Quelle montagne, Seigneur ?

– La tentation.

– Seigneur, dit-il en pleurant, qu’il me soit donc fait selon cette parole ! »

Aussitôt la tentation disparut ; une fois délivré, il put jouir de la plus paisible et profonde sérénité.

Table des chapitres

1  Il s’agit de la période qui va de la rédaction de la IIe Règle à celle du Testament : 1223-1226.

2 LP 21 et Sp 99 notent ici un détail caractéristique : lorsque la tristesse était la plus forte et empêchait François de se montrer parmi les frères avec son « habituel visage joyeux », il évitait de paraître en leur compagnie. Cf. aussi 2 C 128 et 1 Reg 7 15.

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