VITA SECUNDA 96

CHAPITRE 62

AVEC QUELLE PIÉTÉ IL FAUT RÉCITER L’OFFICE.

  1. Il s’acquittait des heures canoniales avec autant de respect que de piété. Il avait beau souffrir des yeux, de l’estomac, de la rate et du foie, il ne se permettait jamais, lorsqu’il récitait ses psaumes, de s’appuyer à un mur ou une cloison, mais il psalmodiait toujours debout, capuce rabattu, sans avaler une syllabe ni promener ses regards alentour. Durant ses voyages, s’il était à pied, il faisait halte pour réciter l’Office, et s’il était à cheval, il mettait pied à terre[1]. Il revenait un jour de Rome sous une pluie battante ; il descendit de cheval pour réciter son office et resta si longtemps découvert qu’il fut complètement trempé[2]. « Si le corps, disait-il parfois, désire être à l’aise et détendu pour manger tranquillement une nourriture qui deviendra la proie des vers avec lui, en quelle paix et quelle tranquillité l’âme ne doit-elle pas accueillir son Dieu qui est sa nourriture ! »

Table des chapitres

 

[1] Geoffroy de Beaulieu et Guillaume de Chartres, biographes de saint Louis, nous rapportent que, lorsque le roi chevauchait « aux heures prescrites par l’Église, Tierce, Sexte et None étaient chantées par ses chapelains à cheval autour de lui ». (Cf. Arquillière, Histoire du Moyen Age, Paris 1940, p. 222.)

 

[2] Saint Germain (évêque de Paris) lui aussi, « même en voyage et même à cheval, disait l’Office à l’heure voulue, tête nue, même sous les plus fortes averses de pluie ou de neige ». (PL 71, Préf. col. 38).

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