CHAPITRE 24
SA CLAIRVOYANCE ET NOTRE IGNORANCE.
- Il n’y a pas à s’étonner de rencontrer d’aussi éclatants privilèges chez le prophète de notre époque : son intelligence, dégagée des opaques soucis terrestres et libre de toute attache aux satisfactions de la chair, pouvait avec légèreté prendre son essor vers les plus hautes vérités ; sa pureté lui donnait accès à la lumière. Illuminé par les clartés de la Lumière éternelle, il apprenait du Verbe le message que ses paroles traduisaient ensuite.
Comme nous lui ressemblons peu, nous qui sommes enfoncés dans les ténèbres et ignorons même ce que réclame notre salut ! Et pourquoi cela sinon parce que, trop amis de la chair, nous nous enlisons dans les mondanités ? Si, au contraire, nous élevions vers le ciel et nos cœurs et nos mains, si nous établissions notre demeure au coeur de l’éternel, alors peut-être comprendrions-nous les deux vérités qui maintenant nous échappent : Dieu et nous-mêmes. Quand on vit dans la boue, il est fatal qu’on ne voie que la boue, mais l’œil toujours fixé au ciel découvrira nécessairement les valeurs célestes.