CHAPITRE 113
IL NE FAUT PAS, SANS RAISON GRAVE, COMMANDER « AU NOM DE L’OBÉISSANCE ».
153. «On ne doit que rarement, pensait-il, commander au nom de l’obéissance ; il ne faut pas lancer de prime abord les armes qu’on ne doit utiliser qu’en dernier lieu : pourquoi mettre si vite la main à l’épée1 ‘? Par contre, de la part du sujet, ne pas mettre de rapidité à l’exécution est un manque de respect à la fois envers Dieu et envers le supérieur2. »
Ces deux conseils sont bien judicieux : qu’est-ce que l’autorité chez un supérieur impulsif, sinon une épée aux mains d’un fou ? et, d’autre part, sur qui peut-on moins compter que sur un religieux qui méprise les ordres donnés ?
1 Même attitude chez François à l’égard des demandes faites « au nom de Dieu » : « Il lui déplaisait fort d’entendre les frères nommer à tout propos l’amour de Dieu. Car il disait : l’amour de Dieu est si haut et si précieux qu’il ne devrait être nommé que rarement en cas de grande nécessité, et avec grand respect. » (Sp 34).
2 Cf. Règle de saint Benoît, ch. 5.