CHAPITRE 91
COMMENT IL RÉPRIMANDA UN FRÈRE A L’AIR TRISTE ET LUI ENSEIGNA LA FAÇON DE SE COMPORTER EN COMMUNAUTÉ.
128. Il remarqua un jour que l’un de ses compagnons avait l’air sombre et chagrin ; il le tança un peu rudement : « Un serviteur de Dieu ne doit pas se présenter devant les hommes triste et renfrogné, mais, au contraire, toujours aimable. Va dans ta chambre pour passer en revue tes péchés ; pleure et gémis devant Dieu ; mais de retour parmi tes frères, laisse là ta peine et fais comme les autres. »
Il continua ainsi quelque temps, puis : « Les ennemis du salut des hommes, dit-il, m’ont en aversion ; c’est dans mes compagnons qu’ils veulent jeter le trouble après avoir échoué contre moi. »
Il avait tant d’estime pour le religieux plein d’une joie spirituelle que, lors d’un chapitre, il avait fait insérer cette recommandation1 : « Que les frères aient bien soin de ne pas affecter un air sombre, une tristesse hypocrite ; mais qu’ils se montrent joyeux dans le Seigneur, aimables, gais, et gracieux comme il convient. »
1 Dans 1 Reg 7 15-16.