SENTIMENTS ADMIRATIFS DE LA PAUVRETÉ POUR LEUR AISANCE A GRAVIR LES SOMMETS
- Ils progressaient vers le sommet avec une facilité étonnante. Or, voici que Dame Pauvreté, qui se tenait debout sur la cime, jeta les yeux en contrebas, et voyant ces hommes grimper si gaillardement, que dis-je, voler si allègrement, elle fut stupéfaite : « Mais qui sont ces gens, dit-elle, légers comme des nuages, et qui semblent voler comme des colombes regagnant leur colombier t ? Il y a longtemps que je ne vis de tels grimpeurs dénués de tout équipement ! Je vais leur dire un mot de ce qui me tient à cœur pour qu’ils ne se prennent pas à regretter comme tant d’autres une si rude ascension, à la vue des précipices qui les entourent. Je sais qu’ils ne peuvent me posséder sans mon consentement, mais si je leur confie le secret du salut, mon Père céleste me récompensera. » Et voici qu’une voix lui dit : « Ne crains point, fille de Sionu, car ces hommes sont la semence que Dieu a bénie v et qu’il a choisie dans son amour infini. »
- Alors Dame Pauvreté prit place sur son trône de dénuement et, prenant les devants, les bénit avec tendresse et leur demanda : « Quelle est donc, mes frères, la raison de votre venue ? Et pourquoi êtes-vous monté si vite de la vallée de misère à la montagne de lumière ? Est-ce moi que vous cherchez ? Pourtant, vous le voyez, je suis une pauvresse, mise à mal par les vents et la pluie, et privée de tout réconfort w! »
t Is 60 8.
u Jn 12 15.
v Is 61 9.
w Is 54 11.