Louis IX, roi de France, est l’un des patrons du Tiers-Ordre.
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Fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, Louis IX est né en 1214 à Poissy et épousa Marguerite de Provence en 1234. Il rétablit l’ordre dans son royaume et partit pour la croisade de 1248 à 1254. Malgré les occupations de sa charge, il menait une vie quasi monastique, rythmée par l’Office divin et de longs temps de prière, de jour comme de nuit, même au cours de ses voyages; sa piété s’unissait à une grande austérité de vie et aux œuvres de miséricorde. Il portait un amour particulier aux religieux, surtout aux Ordres mendiants, qui s’étaient faits pauvres volontaires, et il nourrissait le projet d’entrer dans un de ces Ordres après la majorité de son fils héritier.
Il fut peut-être membre du Tiers-Ordre de saint François, comme semble l’indiquer la miniature de Ravel dans l’Armorial de Guillaume d’Auvergne (xve siècle), qui représente saint Louis tenant à la main une corde de tertiaire. En tout cas, il manifesta concrètement son attachement aux Frères Mineurs, en achetant à l’abbaye St-Germain-des-Prés le terrain où fut édifié, avec son aide, le grand couvent des Cordeliers, dans l’enceinte actuelle de l’ancienne École de Médecine de Paris. Il voulait toujours avoir auprès de lui, aux dires du sieur de Joinville, quelques frères mineurs ou prêcheurs, pour lui réciter l’Office divin. Il comptait le frère Eudes Rigaud, l’archevêque de Rouen parmi ses amis et conseillers. Saint Bonaventure prêcha plusieurs fois devant la Cour et dédia au roi son « Office de la Passion du Seigneur », et à la sœur du Roi, Bienheureuse Isabelle, son « Traité de la vie parfaite pour les sœurs ».
Avant de partir pour la croisade de 1248, il traversa la France en s’arrêtant dans les abbayes et dans les couvents des Mendiants pour réclamer des prières. Le chroniqueur franciscain, frère Salimbene d’Adam, nous a laissé de savoureux récits de son passage à Sens, à Auxerre et à Vézelay où le roi et son frère Charles d’Anjou s’agenouillèrent longtemps, à même le sol, dans la chapelle de La Cordelle. Après l’échec de la croisade et la captivité du roi, libéré par le paiement d’une rançon, Louis demeura en Terre-Sainte, où il fréquenta les frères, spécialement le frère Guillaume de Rubrouck, qu’il envoya par la suite en expédition auprès des Mongols. A son retour de Terre-Sainte, après sa captivité, il débarqua à Hyères, où les frères Mineurs de cette ville vinrent le saluer. Frère Hugues de Digne, célèbre prédicateur, fit même quelque remontrance au Roi, sur le train de vie de sa cour, selon le récit de Joinville. Une stèle commémore ce passage à Hyères. L’église du couvent franciscain, actuelle paroisse, est dédiée à Saint Louis.
En 1270 Louis organisa une nouvelle croisade et débarqua à Carthage, accompagné de l’évêque franciscain Eudes Rigaud, qu’il avait désigné comme son exécuteur testamentaire. Mais la peste décima son armée; le roi fut atteint à son tour et mourut sous les murs de Tunis cette même année 1270. Ses derniers instants ont été décrits par Joinville, comme la mort d’un saint. Ses ossements furent rapportés à Saint-Denis. Aussitôt, le ministre général des Frères Mineurs, st Bonaventure de Bagnorea, décréta que tous les prêtres de l’Ordre célèbreraient une messe chaque année à l’anniversaire de la mort du roi. Et il fit lui-même la démarche auprès du Pape, pour obtenir l’ouverture du procès de canonisation. Plusieurs frères participèrent à ce procès, dont Guillaume de Saint-Pathus, confesseur de la reine, qui écrivit la première « vie » de saint Louis.
Il fut canonisé en 1297.
les Tertiaires le vénèrent comme leur patron.
BIBLIOGRAPHE
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