LÉGENDE DE PÉROUSE 45

CANTIQUE ET EXHORTATION AUX PAUVRES DAMES

  1. A la même époque et dans le même couvent, le bienheureux François, après avoir composé les « Louanges du Seigneur pour ses créatures », dicta un cantique, paroles et musique, pour la consolation des Pauvres Dames du monastère Saint-Damien. Il savait en effet que sa maladie les affligeait beaucoup. Comme il ne pouvait aller en personne les visiter et les consoler, il leur fit porter par ses compagnons ce qu’il avait composé pour elles.

Il leur dit brièvement quelle était à leur égard sa volonté pour le présent et pour l’avenir, et comment dans leur cœur et leur comportement devait régner une mutuelle charité ; c’était, en effet, grâce à sa prédication et à son exemple, qu’elles s’étaient converties au Christ, à l’époque où les frè­res étaient encore en très petit nombre ; semblables à une pépinière plantée par les frères, elles faisaient la joie et l’édification non seulement de l’Ordre des frères, mais de l’Eglise toute entière. Comme il savait que, dès le début de leur conversion, elles avaient mené et menaient encore une vie austère et pauvre, par volonté et par nécessité, son esprit était toujours ému de pitié en pensant à elles. Dans le message qu’il leur envoyait, il les priait, puisque le Seigneur les avait rassemblées de toutes parts pour les unir dans la sainte charité, pauvreté et obéissance, de continuer à vivre et de mourir dans cet état. Il leur demandait spécialement de trai­ter leurs corps avec discernement et discrétion, en usant avec joie et action de grâces des aumônes que Dieu leur enverrait. Aux sœurs bien portantes il recommandait de supporter patiemment les fatigues causées par les soins à donner aux malades, et à celles-ci de supporter avec patience leurs maladies et leurs nécessités[1].

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[1] Tel est bien le contenu de l’Exhortation dont le texte italien a récemment été découvert par le Père Boccali. (Traduction : voir plus haut, Ecrits de saint François).

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