HENRI HERP

Henri Herp (Harphius), 1400-1477

Frère mineur observant, écrivain mystique.

Sa Vie

Henri est né vers 1400 dans un village du Brabant belge, Erp, près de Düren. On sait peu de choses de sa première jeunesse, jusqu’an 1429 où il entre à l’Université de Louvain. Il devient plus tard (1445) le Recteur des « Frères de la Vie commune » à Delft et fonde un collège à Gouda. On l’estime comme maître spirituel et comme prédicateur. Durant un voyage à Rome (1450), il entre chez les Frères mineurs observants, au couvent de l’Ara coeli, puis revient dans la province observante de Cologne avant d’être nommé, à plusieurs reprises, gardien des couvents de Malines et d’Anvers. En 1470 il est élu vicaire provincial de la province observante de Cologne et fonde plusieurs couvents avec la protection de la maison de Bourgogne : à Boetendaal près de Bruxelles, à Amersfoort , à Herentals, ainsi qu’un couvent de Pauvre Dames à Haarlem (1471).Il meurt à Malines en 1477.

Son oeuvre

Henri Herp a beaucoup écrit et prêché pour la dévotion du clergé et des laïcs. Il est assez proche de l’école mystique flamande et Rhénane : est influencé par Ruysbroek, Tauler, etc… On possède de lui de très nombreux sermons, pour la plupart inédits, De Tempore, sur les Saints, la Pénitence, les Dix commandements etc… et des Traités de vie spirituelle, en flamand et en latin, dans lesquels il cite volontiers les auteurs du Moyen Age, tels St Bernard, Hugues de Balma, Bonaventure, Thomas d’Aquin, etc… Son traité ‘Speculum perfectionnis’ fut édité en 1509, en latin. Mais Harphius est a une époque d’articulation pendant laquelle la mystique se détache de la théologie. En effet jusqu’au XIVè siècle la vie contemplative inspirait même la théologie. Aussi la synthétise la spiritualité affective franciscaine, notamment saint Bonaventure avec la dévotio moderna qui s’éloigne de la théologie jusqu’à rendre indépendante la mystique. une voie déjà ouverte par Jean de Gerson. Jan van Ruusbroec s’y emploie par une production spirituelle plus abstraite. Harphius reprend son oeuvre et la vulgarise. Ainsi, par exemple, il transpose les trois voies de Bonaventure : purgative, illuminative et unitive en vie active, contemplative et suréminente et l’ultime en est une vision béatifique immédiate. Nous trouvons cette théorie dans son Miroir de Perfection.

Après sa mort, on publia à Cologne, une compilation de son oeuvre mystique, sous le titre « Théologie mystique, le Directoire dorée des contemplatifs ». Il contenait entre autres, un « Epithalame, commentaire du Cantique », son « Miroir de la perfection » et « le Paradis des contemplatifs ». Cet ouvrage plusieurs fois réédité et augmenté fut choisi comme manuel officiel pour la formation des novices par le chapitre général de Tolède, en 1633. Il fut un temps mis à l’Index, comme suspect de quiétisme, puis réédité après corrections. On en connaît des versions en Latin, Français, Allemand, Italien et Espagnol.

L’influence de Herp a été considérable sur les auteurs spirituels européens des XVI et XVIIe siècles.

Oeuvres

Speculum aureaum de praeceptis divinae legis (Le miroir d’or des préceptes de la loi divine) : 212 sermons portant sur les Dix Commandements.

Sermones de tempore, de sanctis, de tribus partibus paenitentiae (Sermons pour le temps ordinaire, les fêtes de saints et les trois périodes de pénitence) : 222 sermons.

De processu humani profectus (Du développement du progrès humain) : 21 sermons.

Spieghel der volkomenheit (Miroir de perfection) : une introduction en 12 chapitres sur la mortification; une première partie en 11 chapitres sur la vie active; une deuxième en 32 chapitres sur la vie contemplative; une troisième en 8 chapitres sur la vie suressentielle ou suréminente.

Theologia mystica (Théologie mystique) : œuvres rassemblées et publiées après sa mort, comprenant

  1. Soliloquium divini amoris (Le soliloque de l’amour divin) : 140 chapitres;
  2. Directorium contemplativorum (Le directoire des contemplatifs) : 65 chapitres;
  3. Collationes brevissimae (Brèves conférences) : 3 pièces;
  4. Eden seu Paradisius contemplativorum (L’Eden ou le Paradis des contemplatifs) : 30 chapitres;

Bibliographie

Plusieurs auteurs : Dict. de Spiritualité, 348-349 « Henri Herp » ; études très complète de l’homme, de l’oeuvre, de l’influence, de la théologie spirituelle etc…

L. Mees, A. Houbaert, B. De Troeyer, E. Gullick, O. de Veghel, Henri de Herp, in Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique, tome VII, re partie, Paris, Beauchesne, 1969,  346-366.

Georgette Epiney-Burgard, ‘Henri Herp: de la dévotion moderne à l’observance franciscaine’, Publications du Centre européen d’études bourguignonnes (XIVe-XVIe s.)29 (1989), 89-96.

Ivan Gobry , Mystiques franciscains, Paris, Editions Franciscaines,(1959)

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