Calendrier Séminaire franciscain 2020-2021

SÉMINAIRE FRANCISCAIN

 RECHERCHES SUR LA TRADITION FRANCISCAINE 

6 novembre 2020 : La réforme des Amadéistes en Italie du Nord : essor, conflits, consolidation (1459-1518), avec Glawdys Le Cuff. EHESS. 

frate Amadio de patria spagnolo [fu] mandato da dio in queste parte de lombardia il quale como vero imitatore de sancto francesco fundator de la sua religione ha meritato desser con luy collocato in celo dopo la presente vita in la compagnia di beati. adoncha beata la cita de milano […] apresso laquale […] e sepulto el grande e pretioso thesoro del suo corpo. » Ainsi l’auteur anonyme d’un incunable daté vers 1486, conservé à l’Ambrosienne de Milan et à la Queriniana de Brescia, débute-t-il le récit de la réforme de la congrégation franciscaine – par la suite dite amadeita (Amadéiste) – initiée à l’est du duché des Sforza, sur un territoire disputé avec la Sérénissime malgré la Paix de 1454. L’implantation de nouveaux couvents dans des centres urbains qui, tels Milan, Lodi ou Pavie, accueillaient déjà des fondations conventuelles et observantes suscita de vifs conflits au sein de l’ordre, dont témoignent de nombreuses bulles pontificales. Les décors peints à fresque des édifices de Santa Maria di Bressanoro à Castelleone Cremonese, de la Santissima Annunciata de Piancogno (Borno, au nord de Brescia), puis de Santa Maria della Pace à Milan, aujourd’hui toujours visibles, témoignent d’une phase de commande artistique coïncidant avec une progressive installation. Cette consolidation de la congrégation est mise en danger par la Bulle Ite vos de 1517 mais se résout un an plus tard par la réunion des couvents sous l’autorité d’une province autonome, créée à l’église amadéiste romaine de San Pietro in Montorio.

11 décembre 2020 : L’héritage néoplatonicien au creuset des concepts baconiens ? Lecture des Quaestiones supra librum de causis attribuées à Roger Bacon, avec Odile Gilon-Fischer, Université libre de Bruxelles.

Cette conférence se fera par visio-conférence. Que les personnes qui désirent y participer contactent par mail le Fr Claude Coulot (e-mail : cl.coulot@yahoo.fr) qui leur enverra le code d’accès.

Les Quaestiones supra librum de causis attribuées à Roger Bacon appartiennent à un corpus de questions relativement peu étudiées de l’œuvre du franciscain, avant même que celui-ci n’entre dans l’ordre (1256). Bien que l’authenticité de certaines questions appartenant à ce corpus ait été récemment mise en cause (S. Donati, C. Trifogli), l’intérêt de ce dernier reste entier pour comprendre comment se sont élaborés des concepts fondamentaux de l’œuvre baconienne : la species comprise comme force active émise par un agent influant, l’influx comme multiplication ou propagation de species, et la puissance active (potentia activa) de la matière comme force active propre à la matière. Dans les Quaestiones supra librum de causis, ces notions sont pensées dans le cadre d’un commentaire du texte néoplatonicien du Liber de Causis, croisant celle de flux (influentia), pour donner à cette dernière un contour très particulier, pouvant se réclamer d’une originalité bien avant le célèbre commentaire d’Albert le Grand (Tractatus de fluxu causatorum a causa prima et causarum ordine).

22 janvier 2021 : La question congréganiste sous la 3e République (1880-1903), avec Luc Perrin, Université de Strasbourg.

La question congréganiste en France 1880-1903.  

Entre les décrets Ferry (1880) et la grande vague d’expulsions (1903), les congrégations religieuses sont, pour le camp républicain, l’ennemi public n°1, l’armée de bures, de voiles et de cornettes qui entend détruire la République, une armée qu’il faut affaiblir et disperser, éventuellement éradiquer. Cette lutte émerge au XVIIIe siècle, l’obscurantisme opposé à la « Raison » et à la liberté individuelle pilier philosophique du système libéral, et la Révolution s’attaque aux congrégations comme aux corporations en 1790-1792. Le sujet est suffisamment empoisonné pour être absent du « Concordat » de 1801 et la plaie reste ouverte tout au long du XIX-XXe siècle. La cible est logique car les sœurs, les frères et les pères sont en pleine croissance et sont les plus actifs pour défendre tous les secteurs de la société frappés ou méprisés par le libéralisme économique. La période 1880-1903 constitue l’acmé d’un affrontement de longue durée entre les deux France, la France catholique et la France laïque.

26 février 2021 : D’une rive à l’autre : le retour des récollets en France au XIXe siècle, avec Pierre Moracchini, Ecole Franciscaine de Paris.
Voir la présentation de ce cours

Cette conférence se fera par visio-conférence. Que les personnes qui désirent y participer contactent par mail le Fr Claude Coulot (e-mail : cl.coulot@yahoo.fr) qui leur enverra le code d’accès  à Zoom.

19 mars 2021 : Le retour des capucins en France au XIXe siècle, (1821-1870) avec Dominique Lebon, Ofm.cap.

En 1821 quelques capucins français, survivants de la Grande Révolution, reprennent la vie commune dans l’ancien couvent de Crest (Drôme), aussitôt placé sous la juridiction du Vicaire général de l’Ordre. En 1845, la province de France est érigée. En 1870, celle-ci est assez développée – elle compte un peu plus de 200 membres – pour être divisée en trois nouvelles provinces.

Comment des religieux formés au XVIIIe siècle en France, d’autres originaires de divers pays d’Europe, réfugiés ou bien, plus tard, envoyés pour soutenir le développement de l’Ordre, et les recrues qu’ils intégraient dans leur groupe, ont réussi à s’organiser ensemble et former un corps fraternel ? Comment ont-ils négocié avec les autorités civiles et avec la société leur insertion en France ? Que peut-on dire de leurs manières d’appréhender leur temps, qui fut celui des révolutions multiformes et de l’entrée dans la modernité ? Voilà quelques-unes des questions que nous aborderons lors de cette séance.

Cette conférence se fera par visio-conférence. Que les personnes qui désirent y participer contactent par mail le Fr Claude Coulot (e-mail : cl.coulot@yahoo.fr) qui leur enverra le code d’accès  à Zoom.

 4 juin 2021 : Des citoyennes comme les autres ? Les franciscaines durant la Révolution entre clôture, liberté et suspicion, avec Maxime Hermant, Centre d’histoire des sociétés médiévales et modernes – Université Paris Nanterre.

Après avoir supprimé l’exceptionnalité du clergé avec l’abolition des privilèges et de la société d’ordres en août 1789 et nationalisé les biens ecclésiastiques le 2 novembre, l’Assemblée constituante porte un coup fatal au clergé régulier en supprimant les ordres à vœux solennels en février 1790. Pour les hommes, les possibilités sont nombreuses entre poursuite de la vie commune, reconversion au sein du clergé séculier et retour au sein de la famille. Mais qu’en est-il des religieuses ? Comment les religieuses franciscaines ont-elles réagi aux différents décrets ? Comment se sont-elles adaptées à la nouvelle situation ? Il conviendra également de se pencher sur les autorités et de leur rapport au clergé régulier et plus précisément ici aux communautés féminines. Quel regard les révolutionnaires portent-ils sur ces groupes de femmes qui ont pour l’essentiel manifesté le désir de poursuivre la vie commune ? Faire une présentation exhaustive de la question est bien entendu chose impossible. Cette communication se propose de replacer le parcours des sœurs franciscaines dans le contexte révolutionnaire, en s’appuyant sur des exemples de communautés, mais aussi sur des cas individuels, afin de rendre compte de la complexité de la thématique des franciscaines en révolution.

Cette conférence se fera par visio-conférence. Que les personnes qui désirent y participer contactent par mail le Fr Claude Coulot (e-mail : cl.coulot@yahoo.fr) qui leur enverra le code d’accès  à Zoom.

N.B. : Les séances du séminaire se tiendront de 15h à 17h30 :
– soit par visioconférence,
– soit en présentiel, dès que possible, à la salle Saint François, Couvent Notre-Dame-de-Paix des frères Capucins, 32 rue Boissonade, 75014 Paris (métro 4 – Raspail ; RER B – Port Royal).

Les étudiants, qui le souhaitent, recevront un certificat de participation à ce séminaire en fin d’année universitaire.

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