CALENDRIER SÉMINAIRE FRANCISCAIN 2019-2020

SÉMINAIRE FRANCISCAIN

RECHERCHES SUR LA TRADITION FRANCISCAINE

29 novembre 2019 – Amitié et individualité dans l’anthropologie sociale de Pierre Olivi, avec Albert Schmucki, Ofm, Antonianum, Rome.

ATTENTION: Directives sanitaires

Mars 2020, Modification : Suite aux directives gouvernementales pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, la séance de séminaire « La réforme des Amadéistes en Italie du Nord » prévue pour le 27 mars 2020 est reportée à une date ultérieure.

Mme Clotilde Jacquelard ne pourra pas animer la séance du séminaire prévue pour le 24 avril. Celle-ci est donc annulée.

Présentation du cours :

L’amitié comme expression de la structure sociale et communicative de l’être humain dans la pensée de Petrus Ioannis Olivi :

La théorie d’amitié d’Olivi connait et présuppose les grandes synthèses d’amitié de son temps, mais elle est aussi une réponse aux changements sociaux de son temps : la recherche d’une nouvelle liberté, la croissante conscience de sa propre subjectivité, le rôle central de la communication entre interlocuteurs inégaux du point de vue social, économique et culturel. Dès le début, Olivi a conçu sa théorie de l’amitié dans le contexte de l’histoire du salut et de la perfectio evangelica : il n’existe pas un modèle unique et statique d’amitié, mais l’amitié est considérée comme dynamique, en fonction du progrès de la société vers son but ultime en eschatologie. (Albert Schmucki)

24 janvier 2020 De la vanité à la sagesse : Introduction à la traduction du Commentaire sur l’Ecclésiaste de saint Bonaventure, avec Anne-Clotilde Meaudre, Séminaire de Versailles.

Au sein de la thématique du contemptus mundi, le Commentaire sur l’Ecclésiaste de saint Bonaventure se révèle être une œuvre importante dans la compréhension de la l’articulation entre philosophie et théologie au XIII° siècle. Sa forme, la lectio, et sa méthode apparentée à la disputatio –caractéristiques de la période scolastique –, servent l’apport de la philosophie à l’exégèse d’une part : les 89 questions et le recours aux philosophies aristotélicienne et platonicienne permettent à saint Bonaventure en premier lieu de décrire et comprendre le monde, et en particulier sa mutabilité, mais aussi la mutabilité des choses dans l’esprit de
l’être humain, la vertu et la distinction entre monde sensible et monde intelligible. Forme et méthode servent l’apport de l’exégèse à la philosophie d’autre part. Dans l’histoire de la curiosité comme concupiscence des yeux. Dans l’histoire de l’anthropologie, en donnant une place très particulière à l’homme, comme union d’un corps mortel et d’une âme immortelle. Dans l’histoire de la notion d’ordre, que ce soit l’ordre de la sagesse régi par le  nombre ou l’ordre de la bonté régi par le poids. Dans l’histoire de la connaissance de soi, quand l’âme se connaît comme miroir du monde et de Dieu. (Anne-Clotilde Meaudre)

28 février 2020 – Le séminaire apostolique de Saint Louis de Constantinople, 1881-1901, avec Antoine Boustany, Elève de l’École nationale des Chartes.

Penser et animer l’unionisme pontifical et le protectorat français : la mission des Capucins à Constantinople au tournant du XXe siècle.

Durant les trente premières années de la IIIe République se cristallisent un certain nombre de grandes tendances qui avaient marqué le XIXe siècle, notamment l’affermissement des nationalismes et la sécularisation de la société et de l’autorité publique, avec comme point d’orgue la loi de 1905. Ces évolutions placent les Capucins français dans une position complexe : éléments français d’un ordre italien, membres d’une congrégation expulsée une première fois en 1880, les frères doivent alors pour survivre ajouter fidélité à la République et patriotisme manifeste à leur obédience à Rome. L’ambiguïté de leur situation se manifeste au grand jour à Constantinople, où les frères du couvent de Saint-Louis se voient chargés de deux missions distinctes : la mise en œuvre de l’unionisme de Léon XIII et le soutien au protectorat français. Ces deux entreprises ont un certain nombre de points en commun, à la fois dans leur mise en place – ce sont deux stratégies en pleine invention ou réinvention, et les Capucins sont appelés à prendre une part importante dans leur élaboration – et dans leurs objectifs – le développement d’une forme de soft power, la mise en place de pôles d’influence affermis au sein de l’Empire ottoman. Cependant, elles apparaissent bien vite difficiles à concilier, à cause des différents qui opposent le Vatican et le quai d’Orsay. Enfin, ces deux dispositifs conçus par des techniciens et des diplomates éloignés du terrain se révèlent assujettis à des conceptions politiques et des modes de pensée tout à fait étrangers aux mentalités locales. Par conséquent, le protectorat français comme l’unionisme romain périclitent dès le début du XXe siècle. Les Capucins, loin d’en être les exécutants aveugles, portent sur ces initiatives ainsi que sur leur terre de mission un regard lucide qui leur a permis, après avoir remis en question le bien-fondé et les méthodes du protectorat comme de l’unionisme, de survivre au déclin de ces politiques et de poursuivre au XXe siècle une œuvre originale et fertile. (Antoine Boustany)

27 mars 2020 – La réforme des Amadéistes en Italie du Nord : essor, conflits et consolidation (1459-1518) avec Gwladys Le Cuff, EHESS

« frate Amadio de patria spagnolo [fu] mandato da dio in queste parte de lombardia il quale como vero imitatore de sancto francesco fundator de la sua religione ha meritato desser con luy collocato in celo dopo la presente vita in la compagnia di beati. adoncha beata la cita de milano […] apresso laquale […] e sepulto el grande e pretioso thesoro del suo corpo. » Ainsi l’auteur anonyme d’un incunable daté vers 1486, conservé à l’Ambrosienne de Milan et à la Queriniana de Brescia, débute-t-il le récit de la réforme de la congrégation franciscaine – par la suite dite amadeita (Amadéiste) – initiée à l’est du duché des Sforza, sur un territoire disputé avec la Sérénissime malgré la Paix de 1454. L’implantation de nouveaux couvents dans des centres urbains qui, tels Milan, Lodi ou Pavie, accueillaient déjà des fondations conventuelles et observantes suscita de vifs conflits au sein de l’ordre, dont témoignent de nombreuses bulles pontificales. Les décors peints à fresque des édifices de Santa Maria di Bressanoro à Castelleone Cremonese, de la Santissima Annunciata de Piancogno (Borno, au nord de Brescia), puis de Santa Maria della Pace à Milan, aujourd’hui toujours visibles, témoignent d’une phase de commande artistique coïncidant avec une progressive installation. Cette consolidation de la congrégation est mise en danger par la Bulle Ite vos de 1517 mais se résout un an plus tard par la réunion des couvents sous l’autorité d’une province autonome, créée à l’église amadéiste romaine de San Pietro in Montorio. (Gwladys Le Cuff, EHESS)

24 avril 2020 – Les franciscains espagnols en Asie au XVIIe siècle : le cas du père Marcelo de Ribadeneira avec Clotilde Jacquelard, Sorbonne Université, CLEA.

29 mai 2020 Lorsque la tradition néoplatonicienne rencontre la tradition franciscaine : le Commentaire sur le Liber de Causis attribué à Roger Bacon, avec Odile Gilon-Fischer, Université libre de Bruxelles.

Les séances du séminaire se tiendront de 15h à 18h, à la salle Saint François, Couvent Notre-Dame-de-Paix des frères Capucins, 32 rue Boissonade, 75014 Paris (métro 4 –  Raspail ; RER B – Port Royal).

Les personnes qui envisagent de  participer aux séances du séminaire voudront bien s’annoncer au fr. Claude Coulot (claude.coulot@yahoo.fr)

Les étudiants, qui le souhaitent, recevront un certificat de participation à ce séminaire en fin d’année universitaire.

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