ALBERT DE PISE

Albert de Pise († # 1240)
Frère mineur, prêtre, ministre général.

 

Précédé par Élie d’Assise
Élu en 1239
au chapitre de Rome
Suivi par Aymon de Faversham
Liste des ministres généraux

Vie

Un frère de la génération des premiers compagnons de saint François, qui fût accueilli dans la fraternité franciscaine en 1212. Il fit probablement partie de la première équipe de frères envoyés en France par François, en 1219, sous la conduite de son frère bx Agnello de Pise.

Charges

Il remplit diverses charges de ministre provincial : « Le chapitre général de 1223 décide de l’envoyer comme nouveau ministre provincial de Germanie. Il est accompagné de « frères de bonnes manières et lettrés » comme l’écrit Jourdain de Giano, dans sa chronique, mais sans donner de noms. Pourtant, il y a Marzio de Milan, Jacques de Trévise et un juriste anglais. Il se crée en Allemagne un nouveau groupe de dirigeants qui le ministre provincial, frère Jean de Plancarpin, frère Thomas de Celano, « Vicaire et seul Custode », et en outre des frères anciens. Leur première en vue de l’implantation stable et de la propagation de l’Ordre est de nommer des custodes pour les régions de Franonie, de Bavière et Souabe, d’Alsace et de Saxe. » Au nom de saint François, Grado Giovanni Merlo, p. 72. Il présida ainsi les chapitres de Speyer, de Wurtzburg et de Mainz. Le frère Elie le releva de cette charge et l’envoya, plus tard, en Hongrie. On le trouve ensuite comme ministre provincial en Italie : Bologne, puis Ancône, Trévise, enfin Florence. En 1236, son frère Agnello qui était ministre provincial d’Angleterre décéda. Durant les trois ans qu’il passa en Angleterre, il s’efforça surtout d’organiser les études et créa les couvent d’études de Londres et de Cantorbery. Les frères d’Angleterre demandèrent au frère Elie, ministre général, qu’Albert vint lui succéder.

« Selon Jourdain de Giano et Thomas d’Eccleston, le chapitre général de 1239 fut précédé d’une opération complexe associant les ministres ultramontains et Grégoire IX par l’intermédiaire de frère Arnulphe l’Anglais, pénitencier de la curie pontifical, en vue d’arriver à la déposition d’Élie et de l’élection de son successeur. Le chapitre se tin à Rome en présence du pape et de sept cardinaux dont le cardinal protecteur Raynald de Jenne et l’anglais Robert de Somercotes. Tout se déroula dans un climat tendu avec des échanges verbaux féroces entre d’une part frère Élie et ses partisans et de l’autre la troupe des opposants qui avait en frère Aymon de Faversham leur porte-parole le plus éminent. Les interventions énergiques de Grégoire IX ramenèrent la discipline, ce qui permit finalement l’élection de frère Albert de Pise., et celui-ci les travaux achevés, célébra la messe. C’était une nouveauté absolue, si bien qu’on attribue au pape cette phrase ‘‘Iam audisitis primam missam quae unquam celebrata fuerit in ordine isto a ministro generali ’’ (Vous avez entendu la première messe qui ait jamais été célébrée dans cet Ordre par un ministre général). Au nom de saint François, Grado Giovanni Merlo, p. 122

En effet Albert est le premier ministre général prêtre, ce qui permettra une cléricalisation  de l’Ordre après lui.

Albert faisait probablement partie des frères qui avaient voulu la déposition d’Elie à qui on reprochait de favoriser surtout les frères laïcs dans la collation des offices. Dès cette date, il semble bien que les frères clercs étaient plus nombreux que les laïcs, dans la fraternité franciscaine.

Albert meurt, à Pise, l’année suivante son élection, en janvier 1240. Aymon de Faversham lui succédera au chapitre de 1240.

On connaît sa vie par la Chronique des XXIV généraux et par quelques citations de sources anciennes collationnées dans les Annales Minorum de Lucas Wadding.

Bibliographie

A. de Sérent, Albert de Pise, in DHGE, t.1, 1544-1545.

Lazario Iriarte, Histoire du franciscanisme, Éditions franciscaines, CERF histoire, Paris, 2004

Grado Giovanni Merlo, Au nom de saint François, Éditions franciscaines, CERF histoire, Paris, 2006

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