Giovanni dal Piano dei Carpini, ou Plano Cerpini, en français Jean de Plan Carpin, frère mineur et historien italien (v. 1180-1252), évêque d’Antovori (Dalmatie), légat du pape Innocent IV, envoyé en mission en Russie et en Mongolie pour tenter de convertir les Mongols et préparer une éventuelle croisade contre eux (1245-1247), est l’un des premiers Européens à laisser une relation de voyage sur l’Asie centrale.
|
Voyage de Jean de Plan Carpin
Pendant le concile de Lyon en 1245, le pape Innocent IV décide d’envoyer un ambassadeur à la cour du grand khan des Mongols. Il espère, en leur dépêchant un messager, les dissuader de poursuivre leurs incursions et obtenir des renseignements à leur sujet, voire conclure une alliance de revers contre les musulmans. Son choix se porte sur la personne de Jean de Plan Carpin, un franciscain originaire de Pérouse. Jean se trouvait à Assise en 1217 ou 1219, il avait été adjoint à la mission des frères en Allemagne. Il fut nommé custode de Saxe en 1223, puis ministre provincial d’Allemagne en 1228. Il faut aussi ministre provincial en Espagne (1230), puis de nouveau en Saxe (1232). Ce frère s’est acquis une réputation de diplomate lors des missions antérieures qu’il a mené en Saxe, en Pologne et en Hongrie. Accompagné du frère Laurent de Portugal, Il aura à parcourir près de 5.000 kilomètres. Jean est alors agé de soixante ans environ.
La mission part de Lyon (avril 1245) à destination de Kiev. Plan Carpin rencontre Batû en Moldavie. Il arrive à Kiev en février 1246, et gagne ensuite la capitale de l’Empire mongol, Karakorum (juillet 1246).
Jean de Plan Carpin, présent au quriltay (assemblée élective) qui désigne Güyük comme grand khan. Il lui propose à de se convertir au christianisme, mais celui-ci refuse et lui remet une missive invitant le Pape et l’occident à se ranger sous son empire.
Quelques mois plus tard, la légation regagne Lyon (début 1247). Si la mission est impuissante à convaincre les Mongols d’arrêter leur progression en Europe, elle reste inscrite dans l’histoire par le récit qu’en rapporte Plan Carpin, l’Histoire des Mongols appelés par nous Tartares, description des coutumes, de la géographie, de l’histoire et des figures marquantes du peuple mongol.
Jean de Plan Carpin rapporte en Occident les premières informations sur le Tibet, dont la coutume de manger les défunts (rituel des funérailles célestes).
La mission du frère Jean peut donc être considérée comme un échec si l’on ne prend en compte que les aspects diplomatiques ou missionnaires. Elle est pourtant riche d’enseignements car l’envoyé pontifical est aussi un fin observateur, et il a consigné par écrit ses expériences de voyage. Sur ses carnets, il brosse des descriptions très précises des lieux qu’il traverse et des peuples qu’il rencontre. Ses carnets de voyage permettent de tordre le cou aux légendes absurdes qui avaient cours en occident, et apportent une véritable connaissance sur les mœurs des Mongols, leur religions et leurs coutumes. Son Historia Mongolorum quos nos Tartaros appellamus fut intégrée dans le Speculum Historiale de Vincent de Beauvais et connut un certain succès. Elle laisse transparaître l’admiration de son auteur et sa sympathie pour les Mongols. Elle suscita aussi un appel pour les missions lointaines.- Jean de Placarpin continua à servir l’Eglise et fit nommé évêque d’Antivari en Salmatie (1248).- Il mourut en 1254
Sources et Bibliographie
- C. Schmitt, ofm , Jean de Plancarpin, in « Catholicisme », VI (1964), col.555-556.
- Céline Lhote et Elisabeth Dupeyrat, Dame Pauvreté chez les Mongols : l’épopée franciscaine de Jean de Plan Carpin et de Guillaume de Rubrouck, au XIII° s. , Paris, Editions Franciscaines, 1947.
- Jean du Plan Carpin, Histoire des Mongols. Enquête d’un envoyé d’Innocent IV dans l’empire Tartare (1245-1247). Traduction française et présentation du P. Clément Schmitt O.F.M., Paris, Editions Franciscaines, 1961, 159 p.
- Jean du Plan Carpin, Histoire des Mongols, traduite et annotée par Dom Jean Becquet et Louis hambis, Paris, Adrien-Maisonneuve, 1965, 206 p. + 15 pl.