VITA SECUNDA 201

CHAPITRE 152

SA DÉVOTION AU CORPS DU SEIGNEUR.

201. La ferveur pour le sacrement du Corps du Seigneur était en lui très profonde ; il n’en finissait pas de s’émerveiller à la pensée d’une condescendance si aimante, d’un amour si condescendant1. C’était, d’après lui, gravement mépriser ce sacrement si l’on n’entendait chaque jour sauf empêchement au moins la messe commune. Il communiait souvent lui-même, et sa dévotion était communicative ; il y apportait tout le respect dû à ce sublime sacrement, faisait le sacrifice de tout lui-même et, en recevant l’Agneau immolé, il immolait aussi son esprit, utilisant pour cet holocauste le feu qui brûlait continuellement sur l’autel de son coeur.

Il aimait la France parce que la France aimait le Corps du Christ, et il aurait désiré mourir dans ce pays à cause du respect qu’on y témoignait au Saint-Sacrement2.

Il voulut parfois envoyer par le monde ses frères munis de ciboires précieux, avec mission de placer en lieu digne de lui le prix de notre rédemption, lorsqu’ils le verraient conservé dans des conditions peu décentes.

Il voulait enfin qu’on témoignât le plus grand respect aux mains des prêtres qui ont le pouvoir d’opérer ce mystère. « S’il m’arrivait, disait-il souvent, de rencontrer ensemble un saint venu du ciel et n’importe quel pauvre petit prêtre, je commencerais par présenter mes respects au prêtre en lui baisant aussitôt les mains, et je dirais : « Un moment, saint Laurent3 ! Car les mains que voici touchent le Verbe de vie et possèdent une puissance plus qu’humaine. »

Table des chapitres

1 Celano reprend ici quelques termes de 3 Let 27.

2 Cf. LP 79, note.

3 Qui n’était que diacre, comme saint François lui-même.

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