VITA SECUNDA 151

L’obéissance

CHAPITRE 111

COMMENT, POUR RESTER TOUJOURS DANS L’OBÉISSANCE, IL S’ASSURA UN GARDIEN.

151. François, semblable au marchand avisé dont parle l’Evangile1, voulant gagner toujours davantage et rendre productif chacun de ses instants, voulut qu’on lui imposât les rênes de l’obéissance et choisit de se soumettre à l’autorité d’autrui : non seulement il renonça au généralat, mais afin de pratiquer une obéissance plus méritoire, il demanda un gardien2 qu’il tenait à vénérer en tout point comme son supérieur. Il adressa cette demande à frère Pierre de Catane auquel il avait déjà promis obéissance3 : « Je t’en prie pour l’amour de Dieu, désigne l’un de mes compagnons pour tenir ta place auprès de moi ; je lui obéirai, comme à toi, de tout coeur. Je connais les avantages de l’obéissance : une fois notre nuque engagée sous son joug, aucune minute ne passe sans apporter quelque enrichissement. »

On lui accorda ce qu’il désirait ; partout et jusqu’à sa mort, il demeura soumis, obéissant toujours avec respect à son gardien. Il déclara un jour à ses compagnons : « Parmi tous les bienfaits qu’a daigné m’accorder la bonté de Dieu, j’ai obtenu la grâce d’être prêt à obéir avec autant d’empressement à un novice d’une heure qu’on me donnerait pour gardien, qu’au frère le plus ancien et le plus expérimenté. Un sujet ne doit pas considérer l’homme dans son supérieur, mais Celui pour l’amour duquel il a choisi d’obéir. Moins le supérieur est digne, plus est agréable à Dieu l’humilité de celui qui obéit. »

Table des chapitres

1     Mt 13 45.

2    Test 27.

3     Cf. 2 C 143

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