ANONYME DE PÉROUSE 12, 46-48

CHAPITRE XII

DE LA MORT DU BIENHEUREUX FRANÇOIS, DE SES MIRACLES ET DE SA CANONISATION

 

46a. – Vingt ans accomplis depuis que le bienheureux François avait embrassé la perfection évangélique, il plut au Seigneur, dans sa miséricorde, de lui accorder le repos mérité par ses labeurs. Et certes, il s’était usé en veilles, en prières, en jeûnes, en supplications pour les pécheurs, en prédications, en courses apostoliques, en soins compatissants pour le prochain[1]. Il s’était donné tout entier à Dieu, son Créateur, et il l’aimait de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses entrailles[2]. Il le portait dans son cœur, il le louait de bouche et le glorifiait dans ses œuvres. Lorsqu’il entendait prononcer le nom du Seigneur, il soupirait : « A ce Nom, ciel et terre devraient se prosterner ! »

46b. – En témoignage manifeste de l’amour qu’il lui portait, Dieu imprima en ses membres et son côté les stigmates de son Fils bien-aimé. Et finalement, se rendant à l’ardent désir qu’avait son serviteur François d’entrer enfin dans la Maison du Père et le lieu du séjour de sa gloire[3], Dieu l’appela à Lui, et le bienheureux s’en fut glorieusement vers le Seigneur.

46c. – Après sa mort, bien des gens furent témoins de prodiges et de miracles éclatants. Nombreux furent à s’attendrir les cœurs endurcis qui s’étaient refusés à prêter foi au message que le Seigneur avait daigné leur adresser en la personne de son serviteur François. « Insensés que nous étions ! » se disaient-ils alors. « Sa vie nous paraissait une folie, et sa mort une pitié. Et voilà qu’il figure parmi les fils de Dieu et qu’il partage le sort des saints ! »[4].

47a. – Notre vénérable Seigneur et père, le Seigneur pape Grégoire, rendit au défunt qui, vivant, avait été son ami, les honneurs du culte des saints. Avec une suite de cardinaux, il vint au tombeau qui gardait la dépouille du bienheureux François, et ajouta le nom de celui-ci à la liste des saints.

47b. – Cette canonisation fut l’occasion d’innombrables conversions au Seigneur : bourgeois et nobles abandonnaient tous leurs biens, imités par leur femme, leurs fils, leurs filles et toute leur famille. Epouses et filles s’enfermaient dans un monastère, tandis que maris et fils prenaient l’habit des frères mineurs.

47c. – Ainsi s’accomplit la prédiction faite autrefois par saint François à ses frères : « Bientôt viendront en foule à nous des savants, des lettrés et des nobles qui partageront notre vie[5]. »

 ÉPILOGUE

  1. Et maintenant, frères très chers, je vous demande de méditer attentivement, d’approfondir comme il se doit, et de vous efforcer de mettre en pratique tout ce que nous avons consigné ici, à l’honneur de nos pères et frères aimés[6], de sorte que nous puissions un jour partager eux la gloire du ciel. Daigne nous y conduire notre Seigneur Jésus-Christ !

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[1] Cf. 2 Co 6/5, 11/26-28.

[2] 1 Reg 23/8.

[3] Ps 26/8.

[4]    Sg. 514-5.

[5]     Cf. supra 18c.

[6]     Cf. 1 Reg 24/1-2 ; Test 39 ; 3 Let 47.

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