VITA SECUNDA 42

HISTOIRE D’UN FRÈRE QUI ÉTAIT LA PROIE D’UNE TENTATION.

  1. Durant ce même séjour de François à Rieti, un frère spirituel de la custodie des Marses[1], tourmenté de pénibles tentations, dit en son coeur : « Ah ! si seulement j’avais sur moi quelque chose de saint François, ne fût-ce qu’une rognure d’ongle, je crois que toute cette bourrasque de tentations s’apaiserait et que le calme reviendrait en moi, par la grâce de Dieu. »

Il demanda et obtint la permission d’aller au couvent de Rieti et exposa son cas à l’un des compagnons du saint, mais ce frère lui répondit : « Je ne crois pas que je pourrai te donner les chutes de ses ongles, car même lorsque nous lui coupons les ongles nous-mêmes, il nous prescrit de tout jeter sans rien conserver. » Au même moment on vient dire au frère que le saint le demandait. « Mon fils, lui dit ce dernier, va me chercher les ciseaux pour me couper tout de suite les ongles. » Le frère lui montra l’instrument dont il s’était muni d’avance pour l’opération ; il recueillit les rognures et les remit au frère qui les avait demandées. Celui-ci les reçut et les conserva avec beaucoup de piété : il fut sur-le-champ délivré de tous les assauts du démon.

Table des chapitres

 

[1] Autour du lac Fucin, dans l’Abruzze ultérieure, à l’ouest du Latium, au sud de la Sabine.

 

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