CHAPITRE 4
9.- Notre chevalier devenu chevalier du Christ s’approcha de l’église. A voir une telle misère, son cœur se serra ; il entra avec crainte et respect. Il y rencontra un pauvre prêtre dont, avec beaucoup de foi, il baisa les mains consacrées , puis il voulut lui remettre l’argent qu’il rapportait et lui exposa tout au long ses projets.
Stupéfait, émerveillé d’une conversion trop soudaine pour être vraie, le prêtre n’en voulait pas croire ses oreilles. Il flairait une mystification et refusa l’argent : la veille encore, pour ainsi dire, il avait été le témoin de ses excès en compagnie de parents et camarades, et de ses bouffonneries à sensation… Mais François revenait à la charge et insistait, suppliait le prêtre d’ajouter foi à ses paroles, le priant et le conjurant de lui permettre un séjour chez lui pour servir le Seigneur. A la fin, le prêtre consentit au séjour, mais, par crainte des parents, refusa l’argent ; François, plein de mépris pour les richesses, jeta ce dernier dans l’encoignure d’une fenêtre, sans plus d’intérêt que pour de la poussière. Ce qu’il voulait, c’était « posséder la sagesse qui vaut bien mieux que l’or, et acquérir la prudence, bien plus précieuse que l’argent ».
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