Religieuses et Religieux du Tiers-Ordre régulier de la réforme de Vincent Mussart, ces franciscains inconnus (XVI e -XX e  siècles)

Première rencontre : le jeudi 6 novembre 2025, 11 heures-17 heures, Bibliothèque franciscaine des capucins, 32, rue Boissonade, 75014 Paris et en visioconférence.

Parmi les indispensables travaux consacrés depuis trente ans aux franciscains de toutes bures, aux clarisses, aux annonciades et aux tertiaires séculiers, on chercherait en vain une quelconque monographie dédiée aux religieux pénitents du Tiers-Ordre de saint François.

Aux côtés des capucins, des récollets, des frères mineurs de l’Observance, ces religieux ont pourtant contribué largement au renouveau conventuel français et à la vitalité du franciscanisme au début du XVII e  siècle. Cet ordre compte une soixantaine de couvents vers 1760 et a donné quelques écrivains majeurs : Hippolyte Hélyot, historien du monachisme ou Paulin d’Aumale, mystique, par exemple.

Dès le XIII e siècle, des tertiaires franciscains, hommes et femmes, s’étaient laissé séduire par la vie communautaire et des communautés s’étaient progressivement regroupées en congrégations. Au XV e  siècle, la tenue de chapitres généraux est attestée. La règle de Nicolas IV, accordée à tous les tertiaires (réguliers et séculiers) en 1289, est réformée au profit des seuls tertiaires réguliers par Léon X en 1521. La fondation d’un couvent d’hommes à Toulouse en 1287 atteste une première implantation de l’ordre en France. Ce sont pourtant des couvents ralentis par les effets des guerres de religion que trouve Vincent Mussart (1570-
1637) lorsqu’il conçoit la réforme qui donne une nouvelle dynamique à l’ordre à partir du couvent de Franconville en 1593. Cette réforme donne lieu à une congrégation gallicane, qui se trouve en principe sous la juridiction du ministre général de l’Ordre des frères mineurs. 35 couvents en 1640, 57 couvents en 1680, sont répartis en quatre provinces : Normandie (Saint-Yves), Ile-de-France et Lorraine (Saint-François), Lyon (Saint-Louis) et Aquitaine (Saint-Elzéar), entre lesquelles les relations furent parfois difficiles.

Les tertiaires réguliers (appelés communément pères de Picpus, du nom de leur principal couvent parisien, ou tiercelins, en Lorraine et Franche-Comté), ont aussi eu juridiction sur une branche féminine, avec des monastères d’élisabéthines ou de tiercelines, à Paris, à Nancy, à Lyon et en Franche-Comté.

Après la Révolution, une congrégation se voulant dans la continuité de la réforme de Vincent Mussart, est fondée dans les années 1860 par l’abbé Charles-Henry Clausade à Ambialet (Tarn). Elle est aujourd’hui présente au sanctuaire Notre-Dame de la Drèche, près d’Albi.

Comment les religieux du Tiers-Ordre (désormais TOR) ont-ils réussi à se faire une place entre les capucins, beaucoup plus nombreux, les cordeliers, historiquement plus importants, et les récollets ? Quels choix pastoraux, concurrences et accommodements ont-ils permis au TOR de s’imposer ? Quelle est la singularité du mode de vie « tiercelin » ? Comment expliquer la géographie inégale de leurs fondations (absentes dans l’ouest notamment) ?

Quels sont les liens de l’ordre avec les pouvoirs locaux et princiers (roi de France, duc de Lorraine) ?

Pour répondre à ces questions, nous proposons de procéder d’abord à une mise à plat de connaissances et des sources sur le TOR en France, afin de prendre la mesure et d’une enquête plus approfondie sur cet ordre, et de l’opportunité de celle-ci.

Organisation et contact : Fabienne Henryot (Enssib, IHRIM, LabExComod, Université de Lyon) ; Pierre Moracchini (École Franciscaine de Paris)

fabienne.henryot@enssib.fr

bibliofranciscaine.capucins@orange.fr

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