LÉGENDE DE PÉROUSE 68

RÉSISTANCE DES FRÈRES

  1. Si quelque frère nous demandait, à nous qui vivions avec lui, pourquoi le bienheureux François ne fit pas observer la stricte pauvreté dont il parlait au frère Richer, nous répondrions par les paroles mêmes que nous avons entendues de sa bouche. Ce qu’il a dit au frère Richer, il l’a dit aussi à d’autres frères, ainsi que bien d’autres prescriptions qu’il inséra dans la Règle : il avait demandé au Seigneur, dans une prière et une méditation assidues, de les lui révéler pour l’utilité de tout l’Ordre, et il affirmait qu’elles étaient entièrement conformes à la volonté de Dieu. Mais quand ensuite il les exposait aux frères, ceux-ci les trouvaient dures et insupportables, car ils ignoraient ce qui allait se passer dans l’Ordre après la mort du bienheureux. Lui ne voulait pas entrer en lutte avec eux, tant il craignait le scandale pour lui et pour les autres, et il se conformait, malgré lui, à leur volonté. Il s’en excusait ensuite devant le Seigneur. Mais pour que la parole que Dieu avait mise en sa bouche pour le bien des frères ne revînt pas vide vers le Seigneur[1], il voulait l’accomplir en lui-même, pour en obtenir du Seigneur récompense. Finalement son esprit trouvait dans cette pratique le réconfort et la paix.

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[1] Cf. Is 55 11.

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