FRÈRE RICHER ET SES LIVRES
- Le frère Richer, de la Marche d’Ancône, noble par la naissance, plus noble par la sainteté, et que le bienheureux François chérissait fort[1] vint un jour au palais lui rendre visite. Au cours de l’entretien, qui roulait sur l’Ordre et l’observance de la Règle, le frère lui demanda : « Père, dis-moi quelles furent tes intentions quand tu commenças d’avoir des frères, quelles sont celles que tu as aujourd’hui et que tu penses garder jusqu’au jour de ta mort ? Je voudrais être sûr de tes intentions et volontés premières et dernières, pour savoir si nous autres, frères clercs, qui possédons des livres, nous pouvons les garder, tout en reconnaissant d’ailleurs qu’ils appartiennent à l’Ordre ? » Le bienheureux François lui répondit : « Frère, voici quelles furent et demeurent mes premières et mes dernières intentions et volontés : si mes frères avaient voulu m’écouter aucun ne posséderait autre chose que l’habit accordé par la Règle, avec la corde et les caleçons ! »
[1] Sur Richer, lire Fior 27. – Les paragraphes 66 à 77 constituent l’Intentio Regulae.