LÉGENDE DE PÉROUSE 29

MIRACLE DU BROCHET

  1. En ce temps-là, comme il était très malade dans le palais de l’évêque d’Assise, ses frères le priaient instamment de prendre quelque nourriture. Mais il leur répondit: « Non, frères, je n’ai aucune envie de manger ; toutefois, si j’avais du brochet[1], j’en mangerais peut-être… » La phrase à peine terminée, voilà quelqu’un qui apporte un panier dans lequel se trouvaient trois beaux brochets bien préparés, et quantité d’écrevisses dont le saint Père mangeait volontiers. Le tout lui était envoyé par frère Gérard, ministre à Rieti[2]. Et les frères étaient dans une grande admiration en considérant la sainteté du bienheureux. ils louèrent le Seigneur qui procurait à son serviteur ce que les hommes ne pouvaient lui donner, car on était en hiver et le pays ne pouvait fournir ce qu’on venait d’apporter.

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[1] Il n’est peut-être pas sans intérêt de signaler ici la remarque d’un reporter-gastronome contemporain, Salimbene : «  On offrit au roi (saint Louis) un grand brochet vivant. En France, le brochet a la réputation d’un poisson très fin et de grande valeur. » Chronique, MGH SS. 32 et M.-T. Laureilhe, Sur les routes d’Europe au XIllè s., Paris 1959, p. 176

[2] Peut-être s’agit-il ici de Gérard de Modène, sur lequel le même Salimbene fournit de précieux renseignements, Chronique, MGH SS, 32, 75.

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