- OBÉISSANCE PARFAITE ET OBÉISSANCE IMPARFAITE
1 Le Seigneur dit dans l’Évangile : Celui qui n’abandonne pas tout ce qu’il possède ne peut être mon disciple[1] ; 2 et encore : Qui veut sauver son âme doit la perdre[2] .
3 Comment faire pour abandonner tout ce que l’on possède ? Comment perdre son corps et son âme ? En se livrant tout entier à l’obéissance entre les mains de son supérieur. 4 Tout ce que fait et tout ce que dit un sujet est acte d’obéissance véritable à deux conditions : d’une part qu’il s’agisse objectivement d’une bonne action ; d’autre part qu’on soit sûr de ne pas aller contre la volonté du supérieur.
5 Un sujet croit parfois sentir qu’une autre orientation serait meilleure et plus utile pour son âme que celle qui lui est imposée : qu’il fasse à Dieu le sacrifice de son projet, et qu’il se mette en devoir d’appliquer plutôt celui du supérieur. 6 Voilà de la véritable obéissance, qui est aussi de l’amour : elle contente à la fois Dieu et le prochain.
7 Mais si le supérieur donnait un ordre contraire au salut de notre âme, il faudrait refuser de lui obéir, sans pour autant, rompre avec lui ou le quitter . 8 Encourrait-on les persécutions de certains à cause de cette attitude, on ne devrait que les en aimer davantage, pour l’amour de Dieu, 9 car celui qui, bien loin de divorcer d’avec ses frères, préfère supporter leur hostilité, celui-là reste dans l’obéissance parfaite : l’obéissance qui va jusqu’à donner sa vie pour ses frères[3] .
10 Bien des religieux, malheureusement, s’imaginent découvrir qu’il y a mieux à faire que ce qu’ordonnent leurs supérieurs ; ils regardent en arrière[4] et retournent à leur vomissement[5] , c’est-à-dire à leur volonté propre. 11 Ce sont des homicides, car leurs mauvais exemples sèment la mort dans beaucoup d’âmes.
[1] Lc 14 33. _
[2] Lc 9 24. _
[3] Jn 15 13. _
[4] Lc 9 62. _
[5] Pr 26 11. _