SALIMBENE D’ADAM

Frère Salimbene d’Adam, (1221-1288)

Frère mineur, voyageur et chroniqueur.

Sa vie 

Salimbene est né à Parme le 9 octobre 1221 , près du baptistère de la cathédrale où une plaque signale le lieu. Sa grand-mère lui enseigna à éviter la malam societam et rechercher la bonam. Durant sa jeunesse il fut le condisciple du bx Jean de Parme qui devait devenir ministre général des Frères mineurs, et avec lequel il conserva toujours une grande familiarité. A l’âge de 17 ans, et malgré le désir de son père qui souhaitait avoir une descendance, il rejoignit les Frères mineurs de Parme, le 4 février 1238. Il voulait s’appeler frère Ognibene, mais son père maître lui fit remarquer que nul n’est bon hormis Dieu seul, et le nomma, peut-être comme un surnom : Fra Salimbene (= j’ai bien sauté = j’ai fais le bon choix !). Après son noviciat commencé à Fano, il poursuivi sa première formation à Jesi, puis de 1239 à 1241 à Lucques. Commence alors pour lui une vie d’itinérance qui semble bien correspondre à son tempérament curieux de nouveautés et assez indépendant. On le trouve tour à tour, pour des séjours de un à deux ans à [[Sienne, puis à Pise, puis à Crémone, et de nouveau à Parme. Lorsqu’en 1247, la ville est assiégée par l’armée impériale, il est envoyé en France, probablement au Studium generale de Paris. Poussé par sa curiosité il n’hésite pas à faire quelques détours : à Hyères il fait la connaissance du frère Hugues de Digne, célèbre prédicateur, qu’il admire et qu’il louera dans ses chroniques, comme un grand joachimiste (disciple de l’abbé calabrais Joachim de Flore). Il s’arrête un temps à Lyon où réside la cour pontificale et y rencontre le pape Innocent IV. En 1247, le roi de France Louis IX décide de partir en croisade. Avant de partir pour la croisade de 1248, il traversa la France en s’arrêtant dans les abbayes et dans les couvents des Mendiants pour réclamer des prières. Le chroniqueur franciscain, frère Salimbene, nous a laissé de savoureux récits de son passage à Sens, à Auxerre et à Vézelay où le roi et son frère Charles d’Anjou s’agenouillèrent longtemps, à même le sol, dans la chapelle de La Cordelle. Il s’attarde sur les menus des festins que le roi octroie aux religieux. De son voyage en Bourgogne, Salimbene a conservé un souvenir gourmand des bons vins et des victuailles du pays du bien manger et du bien boire et remarque que les Français ont la coutume de s’inviter réciproquement à boire… « ce pourquoi beaucoup ont les yeux chassieux ! ».

En 1248 il retourne en Italie, on le trouve à Gênes, puis à Bologne où son ministre provincial le désigne pour résider à Ferrare où il fit son premier long séjour, de 1249 à 1256. Puis 18 ans à Faenza où il fut très occupé à la rédaction de sa Chronique. Enfin, en 1285 il prit sa dernière résidence à Montefalcone, dans la province de Reggio d’Emilie où il mourut en 1288. Son frère Guido qui l’avait précédé dans la mort y était lui-même enterré.

Son Oeuvre

Elle consiste essentiellement en une Chronique inachevée qui voulait recouvrir une longue période de l’histoire religieuse. Ce qui nous en est parvenue concerne la vie religieuse vue à travers ses observations et ses voyages, et des portraits des personnages qu’il a rencontrés ou dont il a entendu parler. Il s’intéresse aussi à la vie de l’Eglise et à la politique italienne de 1168 à 1287. Ces récits sont extrêmement riches pour la connaissance de la vie au XIIIe s., car l’auteur s’intéresse à beaucoup de détails de la vie quotidienne des populations, riches et pauvres, religieux et dignitaires ecclésiastiques, et il n’hésite pas à donner ses appréciations personnelles, souvent critiques sur ce qu’il voit. Il n’hésite pas à se mettre en scène , ce qui permet au lecteur d’y puiser les principaux événements de sa vie.

La Chronique est écrite en latin du XIIIe s., parfois correct, parfois vulgaire, mais toujours savoureux.

Il a écrit d’autres oeuvres, toutes perdues. On connaît le titre d’un pamphlet contre l’empereur Frédéric II : XII scelera Friderici imperatoris, qu’il déteste.

Bibliographie 

  • Cronica Fratris Salimbene de Adam Ordinis Minorum, ed. O. Holder-Egger, Monumenta Germanica Historica, Scriptores, 32 (Hannover, 1905-1913=
  • Salimbene de Adam, Cronica, ed. Giuseppe Scalia, 2 Vols. CCCM 125 (Turnhout: Brepols, 1998-1999).
  • H. Gujotjeannin, Salimbene de Adam, un chroniqueur franciscain, Témoins de l’histoire (Turnhout, 1995);
  • Sur les routes d’Europe au XIIIe siècle , par Jourdain de Giano – Salimbene d’Adam – Thomas d’Eccleston , Chroniques traduites et commentées par Marie-Thérèse Laureilhe, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale, Editions Franciscaines 1959.

Voir aussi 

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