GAUTHIER DE BRUGES (bienheureux)

Gauthier de Bruges (Bienheureux) (# 1220- 1307)

Frère mineur, maître en théologie, provincial de Paris, évêque de Poitiers, appelé aussi Gauthier de Zande, ou Gauthier de Poitiers.

Sa vie 

Gauthier est né à Zande, près de Dixmude, en Belgique, vers 1220. Il entra jeune encore chez les Frères mineurs de Bruges d’où il fut envoyé au Studium general de Paris. Il y devint Maître régent entre 1267-1269, et produisit un certain nombre d’ouvrages de théologie, dans la lignée de saint Bonaventure qui était alors le ministre général. Il dut participer à la querelle des séculiers contre les réguliers, pour prendre la défense des Ordres mendiants. Il fut choisi comme ministre provincial de la province de France (Paris) qui en plus de l’Ile de France comprenait la Flandre, le Hainaut, Liège et Namur, de 1272 à 1279.- A la fin de sa charge, le Pape Nicolas III le nomma évêque de Poitiers, le 4 décembre 1279. Il semble avoir tenu une place éminente dans l’épiscopat de France. Il prit position contre le roi Philippe le Bel et soutint le Pape Boniface VIII dans le conflit qui l’opposait au roi de France. De même lors de l’affaire des Templiers, il refusa de souscrire à leur condamnation, ce qui irrita le roi, mais aussi le pape français Clément V (Bertrand de Got), qui avait été manipulé par le roi de France. Le pape, irrité, demanda à Gauthier de donner sa démission, en 1306. Il mourut le 21 janvier 1307, laissant, à Poitiers une réputation de sainteté. Il est inscrit comme bienheureux, dans la liste des évêques de Poitiers, bien qu’il n’ait jamais été formellement béatifié. Il est fêté le 22 janvier.- Les habitants de Poitiers, marchands et magistrats se cotisèrent pour lui élever un tombeau dans l’église du couvent des Frères où il était décédé. Mais ce monument fut détruit, et la tombe profanée lors des guerres de religion.

Son œuvre 

Elle est essentiellement théologique et spirituelle. Gauthier est manifestement un disciple de Bonaventure, mais cependant avec une certaine originalité, en adoptant certaines thèses de Thomas d’Aquin, ou de certains maîtres séculier de l’université. Cependant, il ne semble pas avoir eu une grande influence sur l’école franciscaine. Plus que Bonaventure, et avant Duns Scot, il insiste sur le Primat de la volonté, dans la psychologie et la spiritualité. On connaît , parmi ses œuvres encore conservées :

  • Commentaire sur les 4 livres de Sentences
  • Questions disputées, en particulier : Questions sur la correction fraternelle ; Question sur l’Eucharistie, etc…
  • Sermons « de tempore » et Sermons sur les Saints.
  • Instructions sur l’Office divin.
  • Traité sur la prédication

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