EUDES RIGAUD

Frère mineur, théologien

né vers 1205, Île de France ou Normandie (France)
mort le 22 juillet 1275, Gaillon-sur-Seine (France)
1. Sa vie

Frère Eudes Rigaud naquit vers 1205 en Île de France (ou en Normandie ?). On ne sait rien de sa jeunesse, sinon qu’il vint étudier à Paris, et entra dans l’Ordre des frères mineurs vers 1230-1236. Il étudia sous Alexandre de Halès et Jean de La Rochelle et fut associé par eux à la rédaction de la Somme Halésienne.
Il avait été l’un des auteurs du Commentaire des quatre maîtres, (le 4è fut Robert de La Bassée). À la mort de ses deux maîtres, en 1245, il devint maître régent dans le cloître des Mineurs et fut l’un des maîtres de saint Bonaventure. En 1248, il fut nommé archevêque de Rouen par le Pape Innocent IV, et devint ainsi l’un des personnages en vue de l’église de France, et à ce titre fut l’un des conseillers du Roi Louis IX qui lui confia des missions importantes : ainsi fut-il, à Paris, en 1258 le héraut qui lut le traité de paix conclu entre Louis IX et Henri III d’Angleterre qui renonçait à ses prétentions sur la Normandie. Et il dut se rendre ensuite en Angleterre pour finaliser ce traité.
On connaît son souci pastoral, grâce au Registre de ses visites apostoliques, document précieux pour connaître la vie des paroisses dans la Normandie du XIIIe siècle.
En 1264 il fut nommé membre du Parlement. Accompagnant Louis IX à la Croisade de 1267-1270, il assista à la mort de saint Louis, sous les murs de Tunis. Le roi Louis IX avait fait de lui son exécuteur testamentaire, et lorsque le Ministre général des Franciscains, Bonaventure, pria le Pape d’ouvrir le Procès de canonisation du roi, le pape Grégoire X chargea Eudes, avec deux autres prélats, de mener la première enquête.
Comme Bonaventure, il participa au 2e Concile de Lyon, en 1274 et participa lui aussi à la défense des Ordres mendiants. Il mourut à Gaillon-sur-Seine, le 2 juillet 1275.

Son œuvre

Outre sa contribution à la Somme Halésienne et à l’Exposition de la Règle des Quatre maîtres, il produisit une œuvre assez importante, mais presque entièrement inédite, bien qu’ayant fait l’objet de nombreuses études.
On y trouve :
Lecture sur le Livre des Sentences ,
de nombreuses Questions disputées sur divers sujets de théologie,
et un grand nombre de Sermons.

Bibliographie

Cf. bibliog. Exhaustive dans http://users.bart.nl/~roestb/franciscan/ « Odo Rigaldus ».-
Adam J. Davis, The Holy Bureaucrat: Eudes Rigaud and Religious Reform in Thirteenth-Century Normandy, Ithaca, 2006.
Dictionnaire de Spiritualité (DS.), « Eudes Rigaud », t. XIII, 676-674 (Leonardo Sileo). –
Andrieu-Guitrancourt, L’archevêque Eudes Rigaud, et la vie de l’Eglise au XIIIè s. d’après son Regestum visitationum, Paris 1938.

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