BERNARDIN DE SIENNE

Bernardin de Sienne. 1380 – 144

Biographie

Bernardin Albizesca, de la noble famille des Albizeschi de Sienne est né le 8 septembre 1380, en Toscane, à Massa Maritima, près de Sienne dont son Père était le podestat. À peine âgé de 6 ans, il devint orphelin et fut élevé par son oncle. Il étudie les pères de l’Église et  les œuvres d’auteurs franciscains  comme Jacopone da Todi, Ubertin de Casale et Pierre de Jean Olivi. Il étudia aussi le Droit (droit civil et droit canon), et s’enrôla dans une confrérie d’assistance aux malades, près du grand hôpital « Santa Maria della Scala » de Sienne. Il montra un dévouement admirable pendant la peste qui désola Sienne en 1400, si bien qu’on lui confia la direction de cet établissement.

Le prédicateur

En 1402, il entra chez les Franciscains de l’Étroite-Observance ; y fit profession le 8 septembre 1403 et fut ordonné prêtre le 8 septembre 1404. Il se consacra alors à la prédication, surtout dans l’Italie du Nord, tandis qu’il résidait, de préférence, dans les ermitages. À partir de 1417, ayant prêché à Milan, sa renommée de prédicateur devint manifeste et on l’appelait de toutes les villes de l’Italie, pour des auditoires de plusieurs milliers de personnes. Il était contraint de prêcher sur les places publiques, car aucune église ne pouvait contenir ces foules.

Il prêchait essentiellement la pénitence, l’invitation à la conversion des mœurs et s’adressait aussi bien au peuple qu’aux responsables des cités, provoquant parfois des réformes des législations locales, notamment en ce qui concerne les pratiques usuraires qui pesaient lourdement sur le pauvre peuple.

Le saint Nom de Jésus

Il invitait les édiles à inscrire le nom de Jésus sur les murs des édifices, au moins les 3 lettres  »IHS » ( »I »esus  »H »umani  »S »alvator », Jésus sauveur des hommes). Il prêchait en montrant aux foules un panneau portant le monogramme du Christ « IHS » peint en lettres (gothiques) d’or dans un soleil symbolique. En effet sa prédication était centrée sur le nom de Jésus dont il recommandait la dévotion. Quelques religieux, jaloux de ses succès, le dénoncèrent à Rome, l’accusant de déviation doctrinale. Saint Jean de Capistran prit sa défense auprès du pape Martin V. Celui-ci approuva la dévotion au Nom de Jésus et voulut faire de Bernardin l’évêque de Sienne. Mais Bernardin refusa, préférant continuer ses prédications en Italie. Le 7 janvier 1432, malgré de nouvelles attaques contre Bernardin, le pape Eugène IV imposa le silence à ses détracteurs. En 1530, la fête du Saint Nom de Jésus fut accordée aux Frères mineurs, et étendue à l’Église universelle en 1722.

Le réformateur

En 1438, Bernardin devint Vicaire général de l’Ordre franciscain, et y développa la réforme dont il devint l’ardent promoteur, y gagnant de nombreux couvents et ermitages d’Italie. Il envoya des missionnaires en Orient, dans l’espoir de permettre un rapprochement avec les chrétiens séparés, ce qui devint la visée du Concile de Florence où il eut l’occasion de s’adresser lui-même aux pères Grecs (1439). Le pape Eugène IV, en 1443, le désigna comme prédicateur d’une croisade contre les Turcs, mais il ne semble pas avoir eu l’occasion de s’acquitter de cette charge.

Ayant résigné sa charge de Vicaire de l’Ordre, il reprit ses tournées de prédication vers le Royaume de Naples, mais il était très fatigué et usé. Il attrapa une fièvre maligne, à Aquila où il mourut, le 20 mai 1444, dans le couvent de cette ville, tandis que les frères chantaient l’antienne : « Père, j’ai manifesté ton nom aux hommes… Je viens vers Toi. ». Il fut inhumé dans l’église du couvent. De nombreux miracles lui furent attribués, si bien que le pape Nicolas V le canonisa le 24 mai 1450.

L’Italie le considère comme son plus grand prédicateur. Dès sa canonisation, les peintres et les sculpteurs les plus illustres le représentèrent très fréquemment.

Bernardin prêchait habituellement en langue vulgaire, dans un style populaire et plein d’images et d’interpellations des auditeurs. Mais les sermons écrits en latin que nous possédons sont certainement des recompositions, un peu savantes, qui laissent mal transparaître la verve de l’orateur. Ils furent publiés à partir de 1501, à Lyon, puis à Paris en 1536], enfin à Venise en 1745. Les éditions franciscaines de Quaracchi en ont fait une édition critique entre 1950 et 1965.

Bibliographie

Opera Omnia Bernardini Senensis, ofm, edit. Quaracchi, 9 tomes (1950-1965)

Paul Thureau-Dangin,  »Un prédicateur populaire dans l’Italie de la Renaissance : S. Bernardin de Sienne », Paris, 1896.

H. Clouard,  »Saint Bernardin de Sienne », Paris, Éditions Franciscaines, 1942,(Profils franciscains)

Compilation des textes : Saint Bernadin de Sienne – Entre dévotion et culture : fonctions de l’image religieuse au xve siècle, Hazan, 2014 (ISBN 978 2 7541 0255 1)

Franco Mormando, The Preacher’s Demons : Bernardino of Siena and the Social Underworld of Early Renaissance Italy, University of Chicago Press, 1999

http://www.newadvent.org/cathen/02505b.htm

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