Légende Majeure/Chapitre XI

CHAPITRE 11 : SA CONNAISSANCE DES ÉCRITURES. SON ESPRIT PROPHÉTIQUE.

  1. Par son application constante à la prière et par sa pratique des vertus, l’homme de Dieu était parvenu à une telle limpidité d’âme que, sans avoir acquis par l’étude la connaissance des saints Livres, mais éclairé par les rayons de la Lumière éternelle[1], il pénétrait pourtant avec une étonnante acuité jusqu’au plus profond des Écritures[2]. Son esprit, pur de toute souillure, trouvait l’accès des mystères cachés et son amour impétueux ouvrait les portes devant lesquelles piétine la science des Maîtres. Il lisait parfois les Livres saints, et ce que son intelligence avait saisi, sa mémoire le retenait indélébilement gravé, car ce n’était pas en vain que l’oreille attentive de son âme percevait ce que son cœur aimant repassait ensuite sans répit.

Des frères lui demandèrent un jour, pour ceux qui avaient fait des études, la permission de s’adonner à l’étude de l’Écriture sainte ; il répondit : « Je permets, à condition qu’ils n’en oublient pas de s’appliquer aussi à la prière, comme le Christ qui a prié, lit-on, plus qu’il n’a étudié[3], et à condition qu’ils n’étudient pas uniquement pour savoir comment on doit parler, mais pour mettre d’abord en pratique ce qu’ils auront appris et, après l’avoir mis en pratique, pour enseigner aux autres ce qu’ils doivent faire. Je veux, ajouta-t-il, que mes frères soient les disciples de l’Évangile et que leurs progrès dans la connaissance de la vérité ne fassent que suivre leurs progrès en pureté et simplicité, de sorte qu’ils ne séparent pas ce que le Maître a uni, d’une parole de sa bouche bénie ; la simplicité de la colombe et la prudence du serpent[4] [5]. »

  1. Un religieux, docteur en théologie, qui l’entreprit un jour à Sienne sur certaines questions ardues, fut stupéfait, lui qui pourtant s’y connaissait, de l’entendre éclaircir par des explications limpides les mystères de la sagesse divine[6]; et il en exprimait ainsi son admiration : « Vraiment, la théologie de votre saint Père possède l’essor de l’aigle, grâce aux deux ailes de la pureté et de la contemplation qui l’entraînent bien haut dans les cieux, tandis que notre science collée au sol se traîne sur le ventre. » Et en effet, bien qu’étranger à l’art de la parole[7], il résolvait avec beaucoup de science les doutes qu’on lui soumettait et projetait de la clarté sur les points ténébreux[8]. Pourquoi s’étonner d’ailleurs que le saint ait reçu de Dieu l’intelligence des Écritures : toute son activité, imitation parfaite de celle du Christ, n’était qu’une mise en pratique de la vérité contenue dans les Écritures ; – et toute sa vie intérieure, hospitalité plénière accordée à l’Esprit, interprète des Écritures, n’était que docilité à ses enseignements.
  2. On peut admirer aussi en lui l’esprit de prophétie : il prévoyait l’avenir, perçait à jour les secrets des cœurs, voyait comme accompli sous ses yeux ce qui se déroulait au loin, et faisait sentir sa présence aux absents d’une façon merveilleuse. Au temps où l’armée des chrétiens assiégeait Damiette, l’homme de Dieu s’y trouvait présent, sans autre arme que sa foi. Un jour que les chrétiens se préparaient au combat, il l’apprit, s’en montra fort contrarié et dit à son compagnon : « Le Seigneur me montre que si l’on engage le combat aujourd’hui, ce ne sera pas à l’avantage des chrétiens ; mais si je le dis, je passerai pour un fou, et si je me tais j’en garderai toujours le remords. A ton avis ? » Son compagnon lui répondit : « Frère, n’attache aucune importance au jugement des hommes ; ce n’est pas d’aujourd’hui que tu passes pour un fou ; décharge ta conscience, et crains Dieu plus que les hommes[9]! » Sitôt dit, sitôt fait : le héraut du Christ bondit pour aller avertir les chrétiens, dans leur intérêt ; il les prend à partie, leur défend d’aller se battre, leur annonce le danger… Ils prirent pour sornettes ce qui n’était que trop vrai, endurcirent leurs cœurs et ne voulurent pas rebrousser chemin[10]. L’armée des chrétiens prit l’offensive, livra bataille et tout entière fut mise en déroute ; le combat tourna au désastre au lieu du triomphe escompté ; dans la débâcle les chrétiens perdirent 6 000 hommes environ, tués ou prisonniers. Une leçon se dégageait, évidente et impérative : on ne traite pas la sagesse d’un pauvre par le mépris, car l’âme d’un juste annonce parfois plus de vérité que sept guetteurs en observation[11].
  3. Une autre fois, après son retour des pays d’outre-mer, il était venu à Celano pour y prêcher, et un chevalier qui lui témoignait beaucoup de dévotion l’invita à sa table, en insistant beaucoup ; il s’y rendit, et toute la famille fut comblée de joie à l’arrivée de ses hôtes, les pauvres. Avant de se mettre à table, le saint, comme d’habitude, pria et loua Dieu, debout, les yeux au ciel, mais quand il eut terminé, il tira à part son hôte généreux et lui dit : « Frère hôte, je me suis laissé vaincre tout à l’heure par tes prières et je suis descendu chez toi ; à ton tour maintenant d’obéir : fais vite ce que je vais te dire, car ce n’est pas ici, c’est ailleurs que tu vas dîner : confesse tes péchés avec la contrition et la douleur d’un authentique pénitent, et garde-toi bien de laisser en toi quelque faute inavouée en confession, car aujourd’hui même le Seigneur va te récompenser d’avoir accueilli ses pauvres avec tant de dévotion ! » L’homme obéit aussitôt à ces paroles du saint, confessa tous ses péchés au frère qui l’accompagnait, et après avoir « mis de l’ordre dans sa maison[12]», il fut au mieux préparé à recevoir la mort. Enfin, on passa à table et les convives commençaient à manger quand, tout à coup, le chevalier rendit l’âme, emporté par une mort soudaine comme l’avait prédit l’homme de Dieu. Sa généreuse hospitalité lui avait mérité la récompense promise par le Verbe qui est la Vérité : « Celui qui reçoit un prophète recevra une récompense de prophète[13]. » La prédiction du saint lui valut en effet de se préparer à une mort subite[14], et c’est ainsi, équipé des armes de la pénitence, qu’il évita la damnation sans fin et entra dans les tabernacles éternels[15].
  4. A Rieti, où le saint avait été hospitalisé et soigné, on lui amena, couché aussi sur un lit et atteint d’une grave maladie, un chanoine nommé Gédéon, homme sensuel et mondain, qui lui demanda en pleurant – et tous les assistants avec lui – de tracer sur lui le signe de la croix. « Mais, lui dit le saint, comment te marquer de la croix alors que tu as toujours suivi les désirs de ta chair, sans crainte des jugements de Dieu ? A cause des prières ferventes de ceux qui intercèdent pour toi, je vais te marquer du signe de la croix au nom du Seigneur ; mais sache qu’il t’arrivera bien pis si tu retournes à ton vomissement[16] après avoir été guéri, car les ingrats retombent toujours dans un état pire que le premier ! » Il traça donc sur lui le signe de la croix, et notre homme qui gisait perclus se releva gaillard, éclatant en louanges pour Dieu. « Je suis guéri ! » s’écriait-il. Beaucoup entendirent craquer ses vertèbres, avec le bruit du bois sec que l’on casse entre ses mains. Mais au bout de quelque temps, oubliant Dieu, il livra de nouveau son corps à l’impudicité[17]… et, un soir qu’il avait dîné chez un autre chanoine et qu’il y était resté pour la nuit, la toiture s’écroula. Tous les autres échappèrent à la mort, le misérable fut pris par elle et périt. Par un juste jugement de Dieu, le dernier châtiment de cet homme fut pire que le premier[18], à cause de son double péché d’ingratitude et de mépris envers Dieu. Il faut toujours se montrer reconnaissant des bienfaits reçus ; une rechute dans le vice est une double offense.
  5. Une autre fois, une dame noble et pieuse s’en vint le trouver pour lui exposer sa peine et lui en demander soulagement : elle avait un mari très dur qui l’empêchait de servir le Christ, et elle demandait au saint de prier pour que Dieu, dans sa bonté, veuille bien l’amener à des sentiments plus doux. François l’écouta et lui dit : « Retourne en paix, attends encore un peu, et tu peux être certaine que ton mari fera bientôt ta consolation. Tu lui diras de la part de Dieu et de la mienne que c’est maintenant le temps de la clémence, mais que viendra bientôt celui de la justice. » Puis elle reçut sa bénédiction, prit le chemin du retour, et quand elle revit son mari lui transmit le message. L’Esprit-Saint alors s’empara de lui[19] et transforma si bien le vieil homme en homme nouveau, qu’il répondit, tout aimable : « Eh bien, madame, servons le Seigneur et sauvons nos âmes ! » Sur la proposition de sa sainte épouse, ils pratiquèrent tous deux la chasteté durant plusieurs années, et s’en furent, tous deux le même jour, rejoindre le Seigneur. Quelle merveille chez l’homme de Dieu que cet esprit prophétique : sa puissance rendait la vie aux membres desséchés et arrivait à faire pénétrer la piété dans les cœurs les plus durs ; tandis que sa pénétration s’étendait jusqu’aux événements du futur et scrutait le mystère des consciences, tel un second Elisée qui aurait hérité deux fois l’esprit d’Elie[20]!
  6. A Sienne, il avait ainsi annoncé à l’un de ses amis certaines choses concernant la fin de sa vie ; or cela vint à la connaissance du théologien qui venait de temps en temps, comme nous l’avons vu plus haut, discuter avec lui de textes d’Écriture et qui, sceptique, vint demander au Père s’il avait bien dit telle et telle chose qu’on lui avait rapportées. François ne se contenta pas de reconnaître qu’il les avait dites en effet : il renchérit et prédit sa propre mort à celui qui venait s’inquiéter de celle des autres ; enfin, pour être sûr de toucher son âme, il lui révéla, par un autre miracle, une inquiétude qui lui mordait en secret la conscience, mais qu’il n’avait jamais avouée à personne ; il lui en donna la solution et réussit, par d’utiles conseils, à l’extirper de son âme[21]. Toutes ces prédictions se virent confirmées, puisque le religieux termina sa vie exactement comme le serviteur du Christ le lui avait annoncé.
  7. Rentrant de sa mission outre-mer avec frère Léonard d’Assise pour compagnon[22], il lui arriva un jour d’emprunter un âne comme monture[23] à cause de son épuisement. Le compagnon marchait derrière, bien fatigué lui aussi, et se laissant aller à un sentiment bien humain, il se mit à ruminer : « Mes parents ne se seraient jamais commis avec les siens, et maintenant c’est lui qui est en selle tandis que moi, à pied, je conduis l’âne ! » Il roulait cette idée dans sa tête, mais tout à coup le saint mit pied à terre et lui dit : « Non, frère, il n’est pas normal que je chevauche alors que tu vas à pied, puisque dans le monde tu as été plus noble et plus riche que moi. » Le frère, tombant des nues, étouffait de confusion à se voir ainsi découvert ; il se jeta en larmes aux pieds du saint, lui avoua tout et lui demanda pardon.
  8. Un frère[24] pieusement fidèle à Dieu et à son serviteur François ressassait constamment en son cœur cette pensée : « Celui qui est entouré d’affection par le saint est digne de la grâce de Dieu, mais celui qui est par lui traité en étranger ne doit pas être compté au nombre des élus de Dieu[25]. » De plus en plus tourmenté par cette pensée lancinante, il guettait anxieusement une manifestation d’amitié venant du saint, mais n’osait pour autant révéler à quiconque le secret de son cœur ; or le Père si délicat le fit appeler et lui dit : « Ne te laisse pas troubler par ces imaginations, mon fils, car tu m’es très cher parmi ceux qui me sont les plus chers, et je veux te donner une preuve de mon affection et de mon amitié… » Le frère, émerveillé, ressentit pour le saint plus de vénération encore et plus d’amour, et fut comblé par l’Esprit-Saint de grâces plus précieuses que par le passé.

Pendant une période de réclusion que s’était imposée le saint au sommet de l’Alverne, l’un de ses compagnons[26] soupirait de regret et de désir à la fois : « Ah ! si j’avais seulement quelques-unes des paroles du Seigneur écrites de sa main ! » car il était alors en proie à une tentation non de la chair mais de l’esprit, et il croyait en être délivré par ce moyen, ou du moins la supporter plus aisément. Morose, abattu, angoissé mais tenu par la honte, il n’osait pas s’en ouvrir au Père, qu’il tenait en vénération. Mais ce que l’homme n’osa dire, l’Esprit de Dieu le révéla : le saint lui demanda d’apporter de l’encre et du parchemin, écrivit de sa propre main des Louanges pour le Seigneur comme le frère l’avait désiré, et termina par une bénédiction à son adresse ; puis : « Tiens, prends ce parchemin et conserve-le soigneusement jusqu’au jour de ta mort. » Sitôt reçu le cadeau tant désiré, la tentation disparut entièrement[27]. On conserve encore le document[28] et les miracles qu’il a opérés témoignent en faveur des vertus de saint François.

  1. Il y avait dans un couvent un frère qui, – autant qu’on pouvait en juger de l’extérieur, – était d’une sainteté remarquable et menait une vie exemplaire mais tout à fait singulière. Il était toujours occupé à faire oraison et gardait un silence tellement rigoureux qu’il allait jusqu’à se confesser non par paroles mais par signes. Or le saint Père s’en vint un jour au couvent et vit ce frère, sur lequel porta ensuite la conversation : tous n’avaient pour lui qu’éloges et admiration ; mais l’homme de Dieu leur dit : « Je vous en prie, mes frères, ne me faites pas l’éloge de ce qui n’est en cet homme que fourberie de Satan ! Sachez que ce n’est en réalité que tentation et tromperie diaboliques. » Les frères n’en voulaient point démordre, tant il leur semblait impossible que la tromperie se maquillât ainsi et empruntât les allures de la perfection. Mais le frère ayant quitté l’Ordre peu après, on dut reconnaître la pénétration du regard intérieur qui avait ainsi discerné ce qui se cachait au fond de ce cœur.

Il y eut ainsi beaucoup de prétendus consommés en vertu dont il prédit la chute, et plus encore de pécheurs dont il prédit la conversion au Christ : immanquablement la prédiction se vérifiait ; c’est à croire qu’il contemplait déjà le miroir de l’éternelle Lumière[29] dont l’éclat permettait au regard de son âme de voir comme sous ses yeux des événements très éloignés de lui dans l’espace ou dans le temps.

  1. Son vicaire[30] était un jour en train de tenir chapitre ; François, qui priait dans sa cellule, intercesseur et médiateur[31] entre ses frères et Dieu, vit en esprit l’un d’eux qui, se couvrant d’une excuse comme d’un manteau, se rebellait contre l’obéissance. Il appela un de ses compagnons et lui dit : « Frère, j’ai vu le diable juché sur les épaules de ce frère désobéissant et lui tenant le cou étroitement serré ; monté par un tel cavalier, il secoue le mors de l’obéissance et ne suit plus que les rênes de son instinct. Mais j’ai prié Dieu pour lui et le démon s’est enfui tout honteux : va donc lui dire de soumettre à nouveau ses épaules au joug de la sainte obéissance. » Aux paroles du messager, le frère se repentit aussitôt et courut se jeter aux pieds du vicaire avec humilité.
  2. Deux frères arrivèrent un jour à l’ermitage de Greccio : ils étaient venus de très loin pour voir l’homme de Dieu et recevoir sa bénédiction qu’ils désiraient depuis longtemps. Ils ne le trouvèrent pas, car il avait quitté la communauté et réoccupé sa cellule dans sa solitude… Les deux frères reprenaient tout désolés le chemin du retour ; mais voilà que, pendant qu’ils s’éloignaient, le saint, qui n’avait pourtant rien pu savoir de leur arrivée ni de leur départ, sortit de sa retraite, – ce qui ne lui arrivait jamais à cette heure, – les appela et les bénit d’un signe de croix au nom du Christ, comme ils l’avaient souhaité.
  3. Un jour arrivèrent de la Terre de Labour[32] deux frères, dont l’aîné avait, en cours de route, plusieurs fois scandalisé son compagnon[33]. A leur arrivée, le Père demanda au plus jeune comment l’autre s’était conduit à son égard durant le voyage. – « Certainement trop bien[34]», répondit-il. Mais le saint : « Prends garde, frère, de mentir même sous prétexte d’humilité. Car je sais, je sais… Mais attends un peu, et tu verras ! » Cette vision en esprit d’événements si éloignés laissa le frère dans une profonde admiration. Et peu de temps après, on vit partir et quitter l’Ordre celui qui avait été un scandale pour son frère et n’avait voulu ni demander au Père son pardon ni accepter la pénitence qu’il avait méritée. Sa chute fut une preuve éclatante et de la justice divine et de la perspicacité de l’esprit prophétique du saint.
  4. On n’a pas oublié enfin comment il put manifester sa présence à des absents : comment il apparut aux frères, transfiguré, sur un char de feu ; comment il apparut, les bras en croix, au chapitre d’Arles. Si Dieu voulut l’accomplissement de ces merveilles, c’est assurément pour signaler avec éclat par ces apparitions miraculeuses de son corps combien son esprit était présent aux siens et tout pénétré de la Lumière de la Sagesse éternelle qui est, de tout ce qui se meut, ce qu’il y a de plus rapide, qui pénètre partout à cause de sa pureté, qui parcourt les nations et se répand dans les âmes des saints dont elle fait des amis de Dieu et des prophètes[35]. Dieu, Docteur suprême, révèle habituellement ses mystères aux simples et aux petits[36], comme ce fut le cas pour David, le plus glorieux des prophètes, puis pour Pierre, le prince des Apôtres, et enfin pour François le petit pauvre du Christ. Ils étaient simples et sans instruction, mais devinrent illustres grâce aux enseignements de l’Esprit-Saint ; le premier, ancien berger, prit la garde du troupeau[37] de la Synagogue, après la sortie d’Égypte ; le deuxième, ancien pêcheur, remplit d’une multitude de croyants les filets de l’Église[38]; le troisième, ancien marchand, acheta la perle de la vie évangélique après avoir vendu et distribué tous ses biens[39] pour l’amour du Christ.

Chapitre 12

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[1] Ici, comme au chapitre 8, procédé de l’inclusion qui consiste à employer au début et à la fin d’un développement homogène, une expression ou une idée caractéristique. L’expression choisie ici et retrouvée au §14 est « Lumière éternelle » pour insister sur cette notion que la vision prophétique est une participation à la science universelle de Dieu qui est la Lumière.

Noter dans le texte latin : aeternae lucis tamen irradiatus fulgoribus, une réminiscence de l’Exultet du Samedi-Saint.

[2] Jb 28 11

[3] Il a prié : Mt 14 23 ; 19 13 ; Mc 1 35 ; Lc 5 12.

Il a étudié : Lc 4 16 ; 2 46.

La substance de cette réponse est reprise dans la Lettre de saint François à saint Antoine de Padoue.

[4] Mt 10 16

[5] Contre les Spirituels qui prétendaient que saint François était l’ennemi déclaré de toute science. La position de saint Bonaventure est ici très forte : – d’abord parce qu’il prête à saint François des paroles dont on retrouve parfois la lettre, parfois l’esprit dans les Opuscules (Cf. Salutation des Vertus, où la simplicité est la sœur de la sagesse) ; – ensuite parce qu’il réfère ces principes à l’Évangile que François entendait bien appliquer à la lettre.

[6] Celano nous dit (2 C 103) que ce religieux était un dominicain, et qu’ils discutèrent ensemble sur le texte d’Ézéchiel 3 18.

[7] 2 Co 11 6

[8] Jb 28 11

[9] C’est frère Illuminé (Cf. ch. 9, §8) qui trancha le cas de conscience avec une pareille rondeur. Pour le traiter de butor, il faudrait n’avoir rien compris aux principes évangéliques de la vie fraternelle et de la simplicité franciscaine.

[10] Noluerunt reverti. On pourrait aussi comprendre : ne voulurent pas revenir sur leur décision. Ces événements se déroulèrent les 4 et 5 février 1219.

[11] Si 37 14

[12] Is 38 1

[13] Mt 10 41

[14] Toujours la mort subite a été un objet d’épouvante, mais surtout au Moyen Âge. Nos Litanies des saints ont inséré la demande : A subitanea et improvisa morte, libéra nos Domine. – Cet épisode a été l’objet d’une très belle fresque dans la série des Giotto. On voit le couvert mis, et le chevalier qui s’effondre aux pieds des convives.

[15] Lc 16 9

[16] Pr 26 11

[17] Ep 4 19

[18] Mt 12 45

[19] Ac 10 44

[20] 2 R 2 9

[21] Un passage de Barthélemy de Pise nous laisse à entendre que ce religieux dut quitter son Ordre ; c’est probablement ce départ qui fit l’objet et de son inquiétude et de la prédiction (Conformités, 18 ; AF, t. 5, p. 176).

[22] Selon Fortini, le frère Léonard serait de la famille des seigneurs de Gislerio d’Alberico, comtes de Sassorosso, le plus puissant château des environs d’Assise au temps de François (entre Assise et Spello). Évidemment le fils de Bernardone le parvenu pouvait être (humainement) regardé de haut par ce grand feudataire.

[23] La règle interdisait l’usage du cheval, monture utilisée alors par les seuls gens fortunés.

[24] Frère Richer.

[25] Les réflexions se poursuivaient ainsi, sous forme de syllogisme : « Or je ne suis l’objet d’aucune marque d’amitié ; donc je suis damné… »

[26] Frère Léon. Cf. 2 C 49.

[27] Le sens de la présence efficace de Dieu dans ses Écrits n’est pas propre à l’Ancien Testament : très puissant alors (Cf. : 2 S 6 11 : Yahweh bénit Obédédom et tous ses biens à cause de l’arche contenant la Loi qu’il héberge sous son toit), il n’a pourtant pas été supplanté par la foi en la présence eucharistique du Christ. L’Évangile, surtout celui de saint Jean, continue d’être considéré comme un sacramental et un exorcisme.

[28] Au « Sacro Convento » d’Assise. La bénédiction se trouve au verso des Laudes.

[29] Sg 7 26

[30] Frère Elie.

[31] Dt 5 5

[32] La Terre de Labour était alors la région de Naples.

[33] « C’était un tyran et non un compagnon ; le plus jeune supportait tout en silence à cause de Dieu… » (2 C 39).

[34] Utique satis bene. Si l’on veut comprendre l’allusion de François à l’humilité du petit frère, il faut donner au mot satis non pas le sens classique, mais un sens dérivé (Cf. Du Cange. Glossarium, aux mots Satis 3 et Solium 6).

[35] Sg 7 24-27

[36] Mt 11 25

[37] Jn 21 15

[38] Mt 13 47-48

[39] Mt 13 44-45

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