Légende Majeure/Chapitre IV

CHAPITRE 4 : PROGRÈS DE L’ORDRE SOUS SA DIRECTION. CONFIRMATION DE LA RÈGLE PRÉCÉDEMMENT APPROUVÉE.

  1. Fort de la grâce d’En-Haut et du mandat pontifical, François partit plein de confiance et prit le chemin de la vallée de Spolète pour y vivre l’Évangile du Christ et le prêcher[1]. Tout en marchant, il discutait avec ses compagnons de la manière d’observer sans détour la règle qu’ils avaient reçue, de vivre en toute justice et sainteté sous le regard de Dieu[2], de se sanctifier eux-mêmes et de donner l’exemple aux autres. La conversation durait depuis longtemps et l’heure passait. Fatigués par. cette longue étape et sentant la faim, ils firent halte ; l’endroit était désert[3]; pas moyen de se procurer la nourriture nécessaire. Alors la Providence de Dieu leur vint en aide[4]: un homme leur apparut soudain portant un pain qu’il remit aux petits pauvres du Christ, et disparut aussitôt sans qu’on ait vu d’où il venait ni où il allait. C’était là pour les pauvres frères la preuve que le secours d’En-Haut leur était acquis en compagnie de l’homme de Dieu, et cette certitude de la bonté de Dieu les réconforta plus encore, que la nourriture corporelle. Là-dessus, le cœur tout ému encore, ils décidèrent fermement et prirent l’engagement irrévocable de ne jamais faillir à leur vœu de sainte pauvreté, quels que fussent leur embarras ou leur détresse.
  2. Et, sur ce beau programme, de se remettre en route pour la vallée de Spolète. Là, ils commencèrent à se demander s’ils devaient vivre parmi les hommes ou se retirer dans la solitude. Mais le serviteur du Christ, François, ne voulant s’en remettre ni à sa réflexion ni à celle des siens, demanda à Dieu par une instante prière de lui révéler le bon plaisir de sa volonté. La lumière lui vint encore du ciel, et une révélation lui fit comprendre sa mission divine : gagner au Christ les âmes que le diable s’efforçait de lui ravir[5]. Il choisit donc de vivre pour tous les autres et non pour lui tout seul[6], stimulé en cela par l’exemple de Celui qui daigna mourir pour tous les hommes[7].
  3. Et voilà donc l’homme de Dieu qui s’installe avec ses compagnons dans une chaumière abandonnée[8] près d’Assise, pour y vivre selon leur règle de pauvreté dans le travail et le dénuement, trouvant plus d’énergie dans le pain des larmes[9] que dans celui des délices. Sans cesse en oraison, ils priaient avec leur cœur bien plutôt qu’avec leur voix, car, dépourvus de livres, ils ne pouvaient pas encore[10] chanter les heures canoniales. La croix du Christ leur tenait lieu de livre ; jour et nuit ils s’en remémoraient le mystère, la regardant sans se lasser, à l’exemple et suivant les instructions de leur Père qui les en entretenait longuement. Ils lui demandèrent un jour de leur apprendre à prier, et il leur dit : « Quand vous prierez, dites : Notre Père[11] et ajoutez : Nous vous adorons, ô Christ dans toutes les églises du monde entier, et nous vous bénissons parce que vous avez racheté le monde par votre sainte croix ! » Il leur apprit aussi à louer Dieu en toutes et par toutes créatures, à témoigner aux prêtres une spéciale déférence, à croire d’une foi solide et à prêcher sans recherche de style ce que croit et enseigne la sainte Église romaine. Eux suivaient en tous points les enseignements de leur Père saint ; à chaque église ou chaque calvaire aperçu de loin, ils se mettaient humblement à genoux et priaient en utilisant la formule qu’il leur avait apprise[12].
  4. C’est durant le séjour des frères au lieudit que se déroula l’événement que voici ; un samedi, le saint s’en fut à Assise où il devait, le lendemain matin, donner le sermon habituel dans la cathédrale. Tandis que, selon son habitude, il passait la nuit en prière sous un auvent dans le jardin des chanoines, loin de ses fils, voilà que vers minuit, – quelques frères dormaient, les autres prolongeaient leur oraison, – un char de feu d’une merveilleuse splendeur surmonté d’un globe resplendissant, semblable au soleil, qui illuminait la nuit, entra par la porte de leur chaumière et en fit trois fois le tour. Ceux qui veillaient furent transis de stupeur, et ceux qui dormaient s’éveillèrent, terrifiés ; leurs cœurs furent éclairés non moins que leurs corps, si bien qu’à cette admirable lumière ils purent lire à découvert dans la conscience les uns des autres ; chacun pénétrant le cœur de tous, ils furent unanimement d’avis que c’était leur Père qui, absent de corps mais présent en esprit[13] leur apparaissait sous cette image, tout fulgurant et embrasé d’amour, et que le Seigneur voulait leur montrer, par ce char de feu[14] tout resplendissant, qu’ils suivaient, en vrais Israélites[15], le nouvel Elie établi par Dieu pour être le char et le conducteur [16]des hommes de l’Esprit[17]. Il faut croire que Dieu à la prière de François, ouvrit les yeux[18] de ces gens simples pour qu’ils contemplent ses grandeurs, comme il avait jadis ouvert les yeux du serviteur d’Elisée pour qu’il vît la montagne couverte de chars de feu et de chevaux environnant le prophète[19].

Le saint, de retour près de ses frères, pénétra les secrets de leurs consciences, ragaillardit leur courage en leur parlant de leur étonnante vision, et leur fit de nombreuses prédictions concernant les progrès de l’Ordre. À l’entendre ainsi exposer tant de choses hors de la portée d’une intelligence d’homme, les frères comprirent à n’en plus douter que l’Esprit du Seigneur s’était reposé[20] sur son serviteur François avec une telle plénitude que pour eux le parti le plus sûr était de suivre sa vie et ses enseignements.

  1. Berger de ce petit troupeau[21], François, guidé par la grâce d’En-Haut, installa ensuite ses douze frères à Sainte-Marie de la Portioncule afin que là où, par les mérites de la Mère de Dieu, l’Ordre des Mineurs avait pris naissance, là aussi, avec la protection de Marie, s’opérât sa croissance. Héraut de l’Évangile, il parcourait cités et bourgades[22], annonçant le royaume de Dieu, non pas dans le docte langage de la sagesse humaine, mais par la vertu de l’Esprit-Saint[23]. Il semblait un homme d’un autre monde[24], lui qui avait l’âme et le visage sans cesse tournés vers le ciel et tendait sans cesse à élever tous les cœurs plus haut que la terre. Dès lors, la vigne du Christ se mit à pousser des bourgeons parfumés, à produire des fleurs de suavité, d’honneur et de sainteté, et à porter des fruits abondants[25].
  2. Il en vint beaucoup, en effet, qui, enflammés par l’ardeur de sa prédication, s’imposaient les nouvelles règles de pénitence conformément à la formule mise au point par l’homme de Dieu qui décida de nommer ce genre de vie : « l’Ordre des Frères de la Pénitence ». Et comme il n’y a pas d’autre voie possible, à tous ceux qui tendent au ciel, que la voie de la pénitence, on y admit les clercs et les laïcs, les célibataires et les gens mariés. Les nombreux miracles accomplis par certains d’entre eux prouvent assez quel fut leur mérite aux yeux de Dieu.

Des jeunes filles aussi optaient pour la chasteté perpétuelle, parmi lesquelles Claire[26], vierge très chère à Dieu, fut la première tige du jardin, parfumée comme une fleur printanière et blanche, radieuse comme une étoile étincelante. C’est elle qui, maintenant glorieuse au ciel et vénérée sur terre par l’Église, fut la fille dans le Christ de notre Père saint François, le petit pauvre, et la mère des Pauvres Dames[27].

  1. Beaucoup de gens, non seulement gagnés à la dévotion mais ardemment désireux de perfection chrétienne, méprisaient toutes les vanités mondaines pour suivre les traces de François ; chaque jour voyait croître leur nombre, et bientôt ils s’élancèrent à la conquête des extrémités de la terre[28]: ne possédant pour tout trésor que la sainte pauvreté, ils étaient parés pour n’importe quel départ, vaillants et rapides marcheurs parce que débarrassés de tout bagage. Aucun bien matériel : aucun attachement, aucune perte à redouter ; partout en sûreté, jamais paralysés par quelque appréhension ni distraits par quelque souci, ils vivaient l’âme en paix et ne se mettaient pas plus en peine du lendemain que du gîte pour la nuit. En plusieurs contrées, il est vrai, on les couvrit d’injures comme racaille et roture, mais leur amour pour l’Évangile du Christ les avait rendus si patients qu’ils recherchaient les lieux où ils souffriraient la persécution corporelle de préférence à ceux où, réputés pour saints, ils auraient pu tirer vanité de la faveur du monde. Leur dénuement lui-même leur semblait encore de l’abondance puisque, comme dit le Sage, la moindre chose leur faisait plaisir à l’égal d’une considérable aubaine[29]. Certains frères allèrent jusque chez les infidèles. Un sarrazin, ému de pitié, leur tendit un jour de l’argent pour l’achat de leur nourriture, mais ils refusèrent, et notre homme en restait ébahi, car enfin il voyait bien qu’ils étaient sans ressources. Il comprit enfin que s’ils étaient pauvres et refusaient son argent, c’était par amour pour Dieu, et il en conçut pour eux tant d’affection qu’il s’offrit à leur procurer tout ce dont ils auraient besoin[30] tant qu’il lui resterait quelque fortune. Précieuse et inestimable pauvreté, puissance admirable qui transforma cette sauvagerie de barbare en une compassion si pleine de tendresse ! Et quel crime horrible et abominable pour un chrétien que de fouler aux pieds cette perle précieuse[31], qu’un sarrazin recueillit avec tant de vénération !
  2. Il y avait alors dans un hôpital près d’Assise un religieux de l’Ordre des Croiziers[32] nommé Morico, depuis longtemps rongé par une grave maladie et condamné par les médecins. Il envoya un messager supplier instamment l’homme de Dieu de bien vouloir intercéder pour lui près du Seigneur. Notre bienheureux Père y consentit volontiers, commença par prier, émietta du pain, le pétrit avec un peu d’huile puisée à la lampe qui brûlait devant l’autel de la Vierge et fit porter son électuaire au malade par les frères, en disant : « Portez à notre frère Morico ce remède qui, grâce à la puissance du Christ, non seulement lui rendra pleine santé, mais fera de lui un soldat vigoureux qui s’enrôlera pour toujours dans notre armée. » Et de fait, le malade n’eut pas sitôt absorbé ce médicament préparé sur ordre de l’Esprit-Saint, qu’il se leva guéri et retrouva, grâce à Dieu, tant de force de corps et d’âme qu’il entra dans l’Ordre sans tarder, ne voulut jamais pour vêtement plus qu’une seule petite tunique sous laquelle il porta longtemps une cuirasse à même sur la peau, ne mangea que des aliments crus, herbes, légumes et fruits, se refusa pain et vin durant de longues années, et se conserva pourtant sain et vigoureux.
  3. Plus les petits pauvres du Christ croissaient en vertu et plus leur réputation, se répandant comme un parfum, leur attirait de tous les points de la terre des hommes qui voulaient connaître notre bienheureux Père : jusqu’à un poète mondain autrefois couronné par l’Empereur et surnommé depuis « le roi des chansons », qui voulut aller trouver cet homme de Dieu dont on racontait le mépris pour le monde ; il le rencontra prêchant dans un monastère à San Severino, et la main de Dieu[33] fut sur lui[34]: il vit François, le prédicateur de la croix du Christ, marqué lui-même du signe de la croix par deux épées resplendissantes : l’une allait de la tête aux pieds, et la deuxième, transversale, d’une main à l’autre. Il n’avait jamais vu le visage du serviteur du Christ, mais un pareil prodige lui tint lieu de présentation. Frappé de stupeur, il commença par songer à une vie meilleure, puis, incapable à la fin de résister aux paroles du saint, et comme transpercé par le glaive de l’Esprit sortant de sa bouche[35], il s’attacha au bienheureux Père, dédaigneux désormais de toute la gloire que le monde pouvait lui offrir. A le voir passer aussi totalement de l’agitation du siècle à la paix du Christ, le saint lui donna le nom de frère Pacifique[36]. Plus tard, très avancé en sainteté, il mérita de voir encore une fois sur le front de François avant de devenir Ministre en France – il y fut le premier provincial – un grand Tau dont les couleurs variées donnaient au visage du saint une admirable beauté. Ce signe Tau avait en effet toute la vénération et la dévotion du saint : il en parlait souvent pour le recommander, l’écrivait de sa main au bas des lettres qu’il envoyait[37] comme s’il voulait mettre tout son zèle à imprimer ce Tau, selon la parole du Prophète[38] sur le front de ceux qui gémissent et pleurent leurs péchés[39], de tous les vrais convertis au Christ Jésus.
  4. Avec le temps, le nombre des frères s’étant considérablement augmenté, leur pasteur dévoué voulut les convoquer pour un Chapitre général à Sainte-Marie de la Portioncule afin de « lotir » comme Dieu le voudrait le domaine de la pauvreté[40], et d’attribuer à chacun une région[41] où l’enverrait l’obéissance. On vit arriver une foule de plus de cinq mille frères[42] et l’on manquait absolument de tout, mais Dieu, dans sa bonté, leur vint en aide : un ravitaillement suffisant assurait la santé des corps et la joie spirituelle débordait[43]. Quant aux Chapitres provinciaux, François n’y pouvait assister en personne, mais sa direction attentive, sa prière instante et sa bénédiction efficace le rendaient présent en esprit ; parfois même, par un merveilleux effet de la puissance de Dieu, il apparaissait visiblement. Un jour, par exemple, au Chapitre d’Arles, notre célèbre prédicateur Antoine, associé maintenant à la gloire des confesseurs du Christ, faisait aux frères un sermon sur le titre de la Croix : Jésus de Nazareth roi des Juifs[44], et voilà qu’un frère nommé Monaldo, dont la vertu nous est garantie, tourna vers la porte ses regards, dirigés certainement par Dieu : il vit alors, de ses yeux de chair, le bienheureux François soulevé dans les airs, les bras étendus en forme de croix et bénissant les frères. Tous jugèrent alors que si l’Esprit avait voulu les emplir d’une si vive et si extraordinaire consolation, c’était pour leur donner un témoignage certain[45] de la présence réelle de leur saint Père qui confirma lui-même dans la suite ce qu’avait attesté ce miracle évident. Nous devons croire que la même force toute-puissante de Dieu qui permit jadis au saint évêque Ambroise d’assister aux funérailles du glorieux Martin pour que la sainteté du dernier convoi fût digne de celle du défunt, permit aussi à son serviteur François d’assister à la prédication de son fidèle porte-parole Antoine pour authentiquer ce qu’il disait à la louange de la croix du Christ dont François était porteur et fidèle servant.
  5. Quand l’Ordre eut pris de l’extension, il crut le moment venu de faire confirmer pour toujours par Honorius, successeur d’Innocent, la forme de vie approuvée par ce dernier, et c’est alors que Dieu, pour l’instruire, lui envoya la révélation que voici : Il lui sembla qu’il avait ramassé à terre de minuscules miettes de pain et qu’il devait les distribuer à ses frères affamés qui se pressaient nombreux autour de lui. Comme il hésitait à distribuer d’aussi petites miettes qui auraient pu leur glisser des mains, une voix lui dit du ciel « François, avec toutes ces miettes, fais donc une hostie, et tu pourras donner à manger à tous ceux qui le désireront. » Il le fit, mais voilà que tous ceux qui la recevaient sans dévotion ou la traitaient sans égards apparaissaient nettement marqués d’une lèpre qui les rongeait. Au matin, le saint raconta tout cela à ses compagnons, désolé de n’en pouvoir percer le mystère. Mais le lendemain soir, pendant que, se privant de sommeil, il continuait à prier, il entendit la même voix lui dire du haut du ciel : « François, les miettes que tu as vues la nuit dernière, ce sont les paroles de l’Évangile, l’hostie représente la règle, et la lèpre le péché. »

Voulant donc, pour faire confirmer la règle, comme sa vision l’y invitait, donner une rédaction plus serrée à ce qui n’était encore qu’un brassage assez confus de phrases d’Évangile, il se retira sur une montagne avec deux compagnons[46] sous la conduite de l’Esprit-Saint, et là, jeûnant au pain et à l’eau, il dicta au fur et à mesure des inspirations qu’il recevait de l’Esprit de Dieu, dans sa prière. Une fois descendu, il la confia aux mains de son vicaire[47], mais quelques jours après celui-ci déclara qu’il l’avait perdue par négligence ; le saint alors retourna à sa solitude, et rédigea aussitôt une nouvelle règle, identique à la précédente, comme s’il en avait reçu chaque mot de la bouche de Dieu ; et il en obtint enfin la confirmation, comme il l’avait souhaité, par le Seigneur Pape Honorius, alors dans la huitième année de son pontificat. Pour pousser les frères à plus de ferveur dans l’observance de cette règle, il disait qu’il n’y avait rien mis qui vînt de sa réflexion personnelle, mais qu’il l’avait fait écrire comme elle lui avait été révélée par Dieu. Dieu lui-même vint l’attester puisque, quelques jours plus tard, les Stigmates du Seigneur Jésus furent imprimés dans la chair de François par le doigt du Dieu vivant[48] : c’était comme une bulle du Pontife suprême, le Christ, qui confirmait la règle sans réserve, et soulignait les mérites de l’auteur. Mais nous reparlerons de cet événement quand le moment sera venu, après avoir décrit toutes les vertus de notre saint.

Chapitre 5

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[1] Ac 1 1

[2] Lc 1 75

[3] La tradition place à côté d’Orte, au confluent de la Nera avec le Tibre, la joie idyllique des frères discutant sur leur avenir.

[4] L’anecdote est dirigée contre les « Conventuels » , qui n’envisageaient pas la vie en communauté sans une marge considérable de sécurité.

[5] A l’adresse des Spirituels, qui avaient tendance à se confiner dans leurs ermitages, saint Bonaventure rappelle que c’est sur une révélation du ciel que François inscrivit au programme de l’Ordre le travail apostolique.

[6] Rm 14 7 : « On ne vit pas pour soi tout seul. »

[7] 2 Co 5 15

[8] Rivo-Torto. Pourquoi saint Bonaventure a-t-il passé sous silence cette appellation pourtant inséparable des émouvants souvenirs que la tradition franciscaine nous a toujours gardés?

[9] Ps 79 6

[10] Saint Bonaventure considère comme anormal ce que les « Spirituels » prenaient pour idéal : oraisons individuelles remplaçant l’office choral qui est la louange officielle de l’Église.

[11] Lc 11 2

[12] Saint François recommande encore la formule dans son Testament v. 5.

Rivo Torto, malgré Sabatier, serait bien, selon Fortini, à l’emplacement actuellement occupé sous ce nom par les Pères Conventuels, dans la plaine au bord de la route provinciale de Pérouse à Spolète, à peut-être deux kilomètres à l’est de la Portioncule.

On ignore les vrais motifs du non-retour immédiat des frères à la Portioncule après le voyage de Rome.

[13] 1 Co 5 3

[14] 2 R 2 11

[15] Jn 1 47

[16] 2 R 2 12

[17] Littéralement : des Spirituels. La fin du chapitre dira suffisamment que si François est leur guide, c’est bien par sa Règle approuvée et confirmée, et non par la mystique « débraillée » que lui prêtaient les faux Spirituels pour justifier leurs excentricités.

La formule « vrais Israélites » sera expliquée plus bas : 7 9.

[18] Jn 9 39

[19] 2 R 6 17

[20] Is 11 2

[21] Lc 12 32

[22] Mt 9 35

[23] 1 Co 2 13

[24] Cf. 1 C 36, n. 2.

[25] Si 24 17

[26] Elle avait alors 18 ans.

[27] « Pauvres Dames » est le nom officiel du deuxième Ordre franciscain, mais les filles de sainte Claire sont rapidement devenues pour le peuple les « Clarisses », comme les Frères Mineurs étaient devenus les « Cordeliers ».

[28] Ps 18 5

[29] Si 29 30

[30] 1 R 4 7

[31] Mt 7 6

[32] Les Croiziers, Crucifères ou Religieux de Sainte-Croix, ont été fondés, dit-on, par le Pape saint Clet (78-91). Notre Frère Morico appartient sans doute à la branche italienne qui reçut d’Alexandre III en 1169 une règle et des constitutions. (La branche belge et française dite des Croiziers, ou Congrégation des Chanoines réguliers de Sainte-Croix, n’a été fondée qu’en 1211, à Clair-Lieu, par Théodore de Celles, et approuvée en 1216 par Honorius III). C’était un Ordre militaire, d’où la comparaison employée plus bas par François.

[33] La main de Yahweh : « expression fréquente chez Ezéchiel pour désigner l’action de la puissance divine s’emparant de l’homme pour le mettre en présence de visions. » (Crampon.)

[34] Ez 1 3

[35] He 4 12 : « Elle est vivante, la Parole de Dieu (que prêchait François), elle est efficace, plus acérée qu’aucune épée à deux tranchants ; si pénétrante qu’elle va jusqu’à séparer l’âme et l’esprit, les jointures et les moelles… » Cette parole de Dieu sortant de la bouche du Christ et de François évoque aussi le « Christ au glaive entre les dents » de l’Apocalypse, si magnifiquement illustré par l’un des vitraux de Bourges.

[36] Le Frère Pacifique, était né à Lisciano, près d’Ascoli. C’est lui qui fut envoyé en France, à la place de saint François, en 1217, pour y établir l’Ordre franciscain. Il fonda de nombreux couvents, dont la Cordelle de Vézelay et Saint-Denys. De retour en Italie en 1223, il fut compagnon de saint François dans les dernières années de sa vie ; de 1226 à 1228, le Frère Pacifique devint Visiteur des Clarisses. Il retourna en France et y mourut vers 1236. Wadding dit que l’on conservait au couvent de Lens « les ossements du bienheureux Pacifique » et le couvent de Vézelay avait devant le maître-autel de son église une pierre tombale portant cette inscription : « Ci-gît Frère Pacifique de Picenum, compagnon de saint François, ministre de France. Que son âme repose en paix. »

[37] De sa propre main : ce détail nous indique que François, même avant que les stigmates l’en aient physiquement empêché, utilisait pour ses lettres un secrétaire.

[38] Nous avons vu que le sermon d’Innocent III sur le signe Tau dont il est question dans ce verset, avait fortement frappé François.

[39] Ez 9 4

[40] Gn 41 52

[41] Ps 77 54

[42] Ce chiffre est confirmé par Eccleston, De Adventu AF I, p. 232, et par Ange Clareno, Expositio Regualae, éd. Oliger, Quaracchi 1912, p. 128 et 190. Jourdain de Giano parle de trois mille seulement : Chronica, 16, AF I, p. 6.

[43] De véritables colonnes de ravitaillement montaient de Pérouse, de Spolète, de Foligno, de Spello et d’Assise pour apporter aux pauvres du Christ toutes sortes de bonnes choses à manger, sans oublier les nappes, les cruches et les verres. « Et bienheureux s’estimait celui qui pouvait apporter le plus de choses. » Voyez Fioretti, ch. 18. Sur l’ambiance de ces chapitres, lire plus loin le témoignage de Jacques de Vitry (p. 1323). Et sur la présence de saint Dominique au Chapitre des Nattes, lire le témoignage d’Olivi (p. 1338).

[44] Jn 19 19

[45] Jn 1 7

[46] Léon et Bonizio.

[47] Frère Elie. Saint Bonaventure passe discrètement sur le rôle de Frère Elie dans cette aventure, mais le signale pourtant afin d’insister une fois de plus, à l’intention des Spirituels, sur la volonté de François de rédiger une Règle, et sur l’importance qu’il y attachait.

[48] Le doigt de Dieu : dans la Liturgie et les Écritures, c’est le nom du Saint-Esprit (cf. le Veni Creator) ; et c’est au Saint-Esprit que sont attribuées toutes les manifestations de force, de puissance miraculeuse de la Trinité (Cf. : Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons.) Ex 31 18 et Dt 1 10.

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