JEAN PARENTI

Jean Parenti est originaire du centre de la péninsule italique. Avant son entrée dans la Fraternité de François, il était juge. Il est envoyé en Espagne après le frère Zacharie de Rome en 1219. Il réussit à établir des « lieux » pour les frères à Tolède, Saragosse, Teruel et Coïmbra (Portugal)

C’est lui que nous retrouvons Ministre provincial de la péninsule ibérique en 1220 lorsque le corps des frères martyrs du Maroc qui reviennent en Espagne. C’est aussi à ce moment là que Fernando Martins de Bulhões alors moine augustin au monastère de Coïmbra veut devenir franciscain. Il deviendra saint Antoine de Padoue.

Sept ans plus tard, et après la mort de François (3-4 octobre 1226) et après la transition de frère Élie d’Assise, que Jean Parenti est élu Ministre général en 1227 à Assise.

La Fraternité d’origine où clercs, prêtres et laïcs étaient admis sans distinction et à égalité et ils étaient de la même façon envoyés en mission devient de plus en plus un Ordre de clercs, avec Exemption et une hiérarchisation cléricale se met en place. Des frères parmi les premiers refusent cette évolution. Ils veulent que le Testament de François obtienne une valeur juridique aussi importante que la Règle. Ils seront appelés les Zelanti. Le conflit devient de plus en plus important et la Curie romaine veut faire des Frères des missionnaires de plus en plus efficaces et qui auront donc de plus en plus de moyens privilégiés. C’est dans ce contexte que Jean est élu Ministre général. Il avait su concilier les aspirations des lettrés avec l’esprit de saint François.

C’est sous son généralat que le cardinal protecteur de la Fraternité Ugolin devient le pape Grégoire IX (19 mars 1227), que Thomas de Celano écrit la première Vie de François (1227) et que ce dernier est canonisé (1228).

Pour en finir avec l’interprétation de la Règle, le Chapitre sachant bien qu’il ne pouvait résoudre le conflit par lui-même, Jean conduit en 1230 une délégation du Chapitre des frères à Rome pour demander au pape Grégoire IX de résoudre le problème. Dans cette délégation il y a Antoine de Padoue, Gérard de Rossignol, Aymon de Faversham, les prédicateurs de l’Alléluia : Gérard de Modène et Léon de Perego. Les frères des commencements et ceux qui étaient plus proches de François n’y sont pas. Le pape réussira à calmer les esprits. Mais la bulle « Quo elongati » ne résoudra pas la question. Même si Jean décrète dans l’esprit de François : « aucun frères ne seraient appelés ‘maître’ ou ‘seigneur’ (clercs ou non) mais tous seront appelés ‘frères’. » Cependant la décision de ne pas faire du Testament une autorité juridique laisse les Zelanti sous le choc. Ils voient la Fraternité se perdre dans les structures qui renient, à leurs yeux, l’idéal primitif.

Cependant Jean Parenti fut rejeté assez vite par le parti qui voulait l’évolution de l’Ordre. Il a présenté sa démission, car malgré l’équilibre qu’il avait apporté entre eux et les Zelanti, il ne pouvait pas arrêté l’évolution des clercs. Un chapitre eut lieu en 1232 à Rieti. Le frère Élie est élu et reprend donc le gouvernement de l’Ordre.

Bibliographie

Lazario Iriarte, Histoire du franciscanisme, Cerf Histoire et Éditions franciscaines, Paris, 2004, pp. 63-65, 139, 172, 550.

Grado Giovanni Merlo, Au nom de saint François, Cerf Histoire, Éditions franciscaines, Paris, 2006 pp. 38, 67, 99-119.

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