ÉGIDE D’ASSISE (bienheureux)

Bienheureux Egide d’Assise (ou Gilles) – ( † 1262)

Egide était un paysan des environs d’Assise dont on ignore tout jusqu’à son entrée dans le petit groupe des disciples de François, peu de temps après l’accueil des tout premiers compagnons (Bernard de Quintavalle, Pierre de Catane et Sylvestre ) . On pense qu’il fut le quatrième compagnon et rejoignit François le 23 avril 1208. Il fit partie de la première troupe qui accompagna François pour demander au Pape Innocent III la reconnaissance de la fraternité des pénitents d’Assise, par l’approbation orale de la règle de vie. Il reçut la tonsure cléricale et l’autorisation de prêcher la pénitence. François admirait sa simplicité et sa générosité et l’appelait le « chevalier de la Table ronde ». Il accompagna François dans ses tournées de prédication dans la Marche d’Ancône et dans l’Italie du Nord. Toute sa vie il fut un grand itinérant et accomplit divers pèlerinages lointains : en 1212 à Saint Jacques de Compostelle, en Espagne, avec le frère Bernard de Quintavalle , plus tard, à Jérusalem, pour visiter les lieux saints. En Italie il vénéra aussi Saint-Michel du mont Gargano, et le tombeau de saint Nicolas à Bari. Il observait une très stricte pauvreté, n’hésitant pas à mendier sa nourriture, mais le plus souvent à travailler de ses mains en échange de la table et du gîte. Il confectionnait des paniers, travaillait dans les champs, se faisait porteur d’eau en ville, ensevelissait les morts, et n’était rebuté par aucune humiliation qu’il recherchait plutôt. Bien que n’ayant pas fait d’études, il prêchait avec assurance et grande sagesse sur l’évangile, et émaillait ses discours de comparaisons, d’exemples pris dans la vie quotidienne, avec beaucoup de bonhomie et de bienveillance pour ses auditeurs. Comme François, il se retirait parfois dans les ermitages pour prier et retrouver la vie avec les frères. Finalement, voyant son attrait pour la prière, François l’envoya dans l’ermitage de Fabriano où il passa de nombreuses années dans la solitude, le silence et la contemplation. Après la mort de François, il fut le gardien farouche de l’idéal primitif de stricte pauvreté, en communion avec sainte Claire d’Assise qu’il visitait parfois. Les frères le considéraient comme un mystique gratifié d’extases et de faveurs surnaturelles. Beaucoup venaient le consulter pour leur édification et acceptaient volontiers ses conseils, y compris des dignitaires ecclésiastiques. Le ministre général, saint Bonaventure vint le visiter et s’entretint avec lui sur les origines de l’Ordre, malgré les paroles sévères qu’avaient eu Egide, sur l’évolution de l’Ordre vers les études. Lors d’un séjour à Pérouse, le Pape Grégoire IX le fit venir auprès de lui pour l’écouter et prendre conseil. Frère Egide mourut dans l’ermitage de Monteripido, près de Pérouse, le 23 avril 1262. Plus tard, le Pape Pie VIconfirma son culte.

Après sa mort, les disciples et compagnons d’Egide regroupèrent ses paroles, ses entretiens et ses conseils dans une anthologie connue sous le nom des Dicts de Frère Egide, écrite en latin, mais très souvent traduite et publiée en divers pays. Les éditeurs franciscains de Quarrachi en ont donné une édition critique en 1905.

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